Qu’est-ce que le projet Gender Gap in Science ?
Qu’entend-on par écart entre les sexes ?
L’écart entre les sexes (gender gap) est la différence entre les femmes et les hommes « en termes de niveaux de participation, d’accès, de droits, de rémunération ou d’avantages ». Il est généralement analysé et mesuré à l’aide de divers indicateurs spécifiques. Le Global Gender Gap Index (GGGI), par exemple, vise à mesurer cet écart dans quatre domaines clés : la santé, l’éducation, l’économie et la politique. Le rapport mondial sur les inégalités entre les femmes et les hommes est publié chaque année par le Forum économique mondial depuis 2006 et classe les pays en fonction de la valeur de leur GGGI.
Qu’en est-il de l’écart entre les femmes et les hommes en sciences ?
Selon l’Institut de statistique de l’UNESCO, moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des chercheuses, ce qui reflète un véritable fossé entre les femmes et les hommes dans le domaine scientifique. Mais pour vraiment comprendre et réduire cet écart, il faut aller au-delà de ces chiffres et identifier les différents facteurs qui dissuadent les femmes de poursuivre une carrière ou de réussir en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques.
Qu’est-ce qui distingue votre projet des nombreux autres projets ou publications traitant de l’écart entre les sexes en science ?
En effet, des recherches intensives sont menées sur l’écart entre les femmes et les hommes en sciences et de nombreux ouvrages ont déjà été publiés.
Notre projet se distingue des travaux antérieurs de plusieurs façons. Premièrement, sa portée est mondiale plutôt que limitée à une partie spécifique du monde. Il est également multidisciplinaire plutôt que limité à un seul domaine scientifique. Une autre spécificité est que, bien qu’il donne lieu à plusieurs publications de recherche et que la majeure partie du travail ait été effectuée par des professionnel·les, les responsables du projet sont des scientifiques et des spécialistes des questions liées à l’écart entre les femmes et les hommes.
Que s’est-il passé dans le cadre du projet ?
Le projet Une approche globale des inégalités femmes-hommes dans les sciences mathématiques, informatiques et naturelles : Comment les mesurer ? Comment les réduire ?, en bref, le projet Gender Gap in Science, s’est déroulé de 2017 à 2019.
Il a contribué à l’analyse du fossé entre les sexes dans le domaine des sciences selon trois perspectives complémentaires :
- L’enquête mondiale sur les scientifiques aborde les questions liées à l’absence de modèles, au sentiment d’exclusion, au harcèlement ou aux faibles taux de participation et de persistance. Voir la partie 2/9 (publiée le 14/10/2020) et la partie 3/9 (publiée le 21/10/2020).
- L’étude des modes de publication donne un aperçu de la proportion de femmes en tant qu’autrices d’articles ou de la présence de femmes publiant dans des revues réputées. Voir la partie 4/9 (publiée le 28/10/2020) et la partie 5/9 (publiée le 4/11/2020).
- La base de données des bonnes pratiques introduit un cadre conceptuel pour les analyser, afin de fournir des preuves de leur efficacité et de leur impact. Voir la partie 6/9 (publiée le 11/11/2020).
Quelles sont les recommandations du projet Gender Gap in Science ?
Il y a des recommandations fondées sur les résultats du projet et sur les discussions tenues au sein du réseau créé autour de celui-ci.
- Destinées aux enseignant·es et aux parents, qui ont un rôle important à jouer dans le changement des perceptions et des stéréotypes sociétaux à l’égard des femmes en sciences et dans l’engagement des filles dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Voir la partie 7/9 (publiée le 18/11/2020).
- Pour les organisations scientifiques ou éducatives de toutes sortes, puisque ce sont les lieux où la vie scientifique se déroule quotidiennement. Voir aussi la partie 7/9.
- Il y a enfin des recommandations pour les unions scientifiques et les autres organisations internationales, en particulier les unions membres du projet. Par unions, nous entendons les membres du Conseil international pour la science, en particulier ceux qui sont membres de notre projet. Voir la partie 8/9 (publiée le 25/11/2020).
Quel est l’avenir du projet ?
C’est le sujet qui sera abordé dans la partie 9/9 (publiée le 2/12/2020).
Qui a financé le projet et quels étaient ses partenaires ?
Il a été principalement financé par le Conseil international pour la science (ISC). Ses partenaires ont également contribué au budget.
Onze organisations ont joint leurs efforts. Sept d’entre elles sont membres du Conseil international pour la Science : l’Union mathématique internationale (IMU) à travers son comité pour les femmes en mathématiques (leader) ; l’Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) (coleader) ; l’Union internationale de physique pure et appliquée (IUPAP) ; l’Union astronomique internationale (IAU) ; l’Union internationale des sciences biologiques (IUBS) ; le Conseil international pour les mathématiques industrielles et appliquées (ICIAM) ; et l’Union internationale d’histoire et de philosophie des sciences et des technologies (IUHPST). Les quatre autres organisations sont l’Organisation des nations unies pour les sciences et la culture (UNESCO), à travers son projet STEM and Gender Advancement (SAGA) ; Gender in Science, Innovation, Technology and Engineering (GenderInSITE) ; l’Organisation des femmes en science pour le monde en développement (OWSD) ; et l’Association for Computing Machinery (ACM), à travers ACM-W.
Le site du projet.
Marie-Françoise Roy et Colette Guillopé