Recommandations aux enseignant·es et aux parents ainsi qu’aux organisations locales.
Billet précédent dans cette série.
Pour les enseignant·es et les parents
Les enseignant·es et les parents ont un rôle important à jouer pour changer les perceptions et les stéréotypes de la société à l’égard des femmes dans le domaine scientifique et pour inciter les filles à suivre des études primaires, secondaires et supérieures.
- Éviter les stéréotypes et les préjugés inconscients dans les interactions avec les élèves et les étudiantes et les élèves filles. Adopter des pratiques qui encouragent les filles à participer aux activités scientifiques scolaires et périscolaires. Enseigner aux filles et aux garçons l’égalité femmes-hommes.
- Éviter les livres et les réseaux sociaux qui renforcent les inégalités femmes-hommes en sciences. Utiliser des livres et des médias promouvant l’égalité femme-homme et mettant en évidence les contributions des femmes à la science.
- Développer la sensibilisation à l’égalité en classe et encourager les filles dans l’étude des matières scientifiques. Prendre conscience de qui vous invitez à s’exprimer en classe afin de permettre à chaque élève de participer et aux filles de se sentir à l’aise pour prendre la parole.
- Encourager des activités non mixtes adaptées pour stimuler la confiance des filles en elles-mêmes et leur capacité à s’exprimer.
Pour les organisations locales
Nous poursuivons avec des recommandations pour les organisations scientifiques ou d’enseignement supérieur de toutes sortes, puisque ce sont les lieux où la vie scientifique se déroule quotidiennement. Ces recommandations s’adressent à tous les types de lieux scientifiques ou éducatifs, tels que les départements scientifiques des universités, les centres de conférence, les groupes de recherche dans l’industrie, entre autres.
- Créer une atmosphère de travail respectueuse et de qualité. Veiller au bien-être des femmes universitaires et proposer soutien et mentorat.
- Définir des bonnes pratiques pour prévenir, signaler et résoudre les cas de harcèlement sexuel et de discrimination dans les espaces professionnels.
- Prendre en compte l’impact de la parentalité sur les carrières des femmes. Introduire un critère adapté pour les responsabilités de soin à des enfants (18 mois par enfant recommandé) lors de l’examen des candidatures pour les recrutements et promotions. En pratique, ceci concerne surtout les femmes. Encourager l’octroi d’une année consacrée entièrement à la recherche après un congé de maternité/parental. Reconnaitre l’existence de carrières discontinues et de responsabilités familiales et les prendre en compte pour les politiques de recrutement et de financement.
- Assurer la transparence des statistiques sur les salaires, charges d’enseignement, primes, recrutements et promotions, en observant les progrès ou difficultés rencontrées par les femmes universitaires. Encourager les politiques qui aident à réduire les écarts de salaire femme-hommes. S’assurer que femmes et hommes sont représentés dans les comités de recrutement et former tous les membres à la connaissance des biais inconscients. Désigner une personne responsable de l’observation des inégalités femmes-hommes.
- Accueillir les familles et offrir un environnement amical pour les enfants. Fournir des mécanismes de soutien adaptés aux parents. Donner des charges d’enseignement à des horaires adaptés aux parents. Pour les centres de rencontres, encourager la prise en charge des familles avec enfants et mettre en place des équipements pour assurer leurs besoins de base (par exemple, jeux, chaises et tables à langer pour les bébés).
- Prendre en compte l’égalité femmes-hommes dans toutes les politiques de l’institution. Identifier une personne ou un groupe chargé de la parité, qui inspecte l’équilibre femmes-hommes dans toutes les activités. Mettre en place les initiatives encourageant les femmes. Impliquer les hommes dans l’identification des barrières et leur abolition. Si les plans d’action pour la parité n’atteignent pas leurs objectifs, en tirer des conséquences financières.
- Dans tout programme de popularisation et d’enseignement, inclure le but de réduire les inégalités femmes-hommes. Adapter les initiatives à la région ou à la discipline de l’organisation et évaluer leur efficacité. Sensibiliser les futur·es enseignant·es aux inégalités de sexe et fournir une formation à la pensée critique.
Marie-Françoise Roy et Colette Guillopé