La base de données des bonnes pratiques
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En quoi consiste la base de données des bonnes pratiques pour les filles et les jeunes femmes, les parents et les organisations ?
Nous avons rassemblé une sélection d’initiatives visant à réduire l’écart entre les femmes et les hommes dans de nombreux pays et disciplines. En outre, nous avons développé un ensemble de paramètres qui, dans notre évaluation, caractérisent les « bonnes pratiques » et nous les avons appliqués aux initiatives pour tenter d’expliquer pourquoi elles « fonctionnent ».
Ces paramètres sont fondés sur la liste des objectifs pour l’égalité des sexes en science, technologie et innovation (LOG STI) mise au point dans le projet SAGA de l’Unesco. La liste LOG STI de SAGA comporte sept critères de bonnes pratiques, qui ont été créés à l’origine pour classer les politiques plutôt que les pratiques. Comme notre base de données est destinée à rassembler des exemples de bonnes pratiques, nous avons modifié la liste LOG STI en y ajoutant des sous-catégories afin de saisir un éventail plus large et plus pertinent d’interventions pratiques en matière d’égalité femmes-hommes.
Pouvez-vous nous parler de ces bonnes pratiques ?
Les bonnes pratiques sont multidimensionnelles et abordent les inégalités entre les femmes et les hommes dans les sciences dans de nombreux contextes : dans la société, dans l’enseignement scolaire et professionnel, dans l’enseignement supérieur, dans les carrières, et dans la recherche, l’élaboration des politiques et l’entreprenariat. Lorsque nous avons cherché des exemples de bonnes pratiques à inclure dans la base de données, nous avons trouvé la plus grande proportion d’exemples dans les quatre premières de ces catégories.
Le type d’initiative de loin le plus fréquent consiste à promouvoir les carrières dans les STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) auprès des filles et des jeunes femmes dans le cadre de l’enseignement scolaire ou professionnel ; par exemple, en stimulant l’intérêt, en fournissant des informations sur les carrières et en présentant des femmes modèles. Mais le simple fait d’informer les femmes des possibilités de carrière dans les STIM ne fera probablement pas une grande différence pour ce qui est des écarts entre les femmes et les hommes, à moins que d’autres stratégies de soutien ne soient mises en œuvre.
Quatre de ces stratégies sont illustrées dans les sous-catégories que nous avons ajoutées à la liste LOG STI :
- Engager les familles et les communautés à promouvoir les carrières dans les STIM auprès des filles, en particulier lorsque ces carrières sont contraires aux attentes et aux normes culturelles ;
- Engager les femmes dans l’exploration des questions socio-scientifiques ;
- Promouvoir le soutien social aux femmes, comme les réseaux de paires et le mentorat par des chercheuses ou chercheurs, ou des professionnel·les plus expérimenté·es dans le domaine des STIM ;
- Développer les compétences des femmes en matière de leadership, de défense des intérêts et de communication dans les STIM.
Collectivement, ces « bonnes pratiques » supplémentaires soulignent la nécessité d’un soutien qui tienne compte du contexte social et culturel des filles et des jeunes femmes.
Quels sont les outils produits par l’approche de la base de données des bonnes pratiques ?
Nous avons créé une base de données consultable sur les bonnes pratiques. Chaque initiative a été classée selon son origine géographique, sa discipline, son public cible ou ses participantes, les dimensions de la bonne pratique et les preuves de son efficacité et de son impact. Une version préliminaire de la base de données est en ligne. Les utilisateurs et utilisatrices peuvent proposer de nouvelles initiatives à ajouter à la base de données et nous souhaitons encourager de telles contributions à l’avenir.
Marie-Françoise Roy et Colette Guillopé