Pouvons-nous produire assez de nourriture, de manière durable, à des prix abordables ? L’agriculture est l’un des nœuds des ODD.
Le troisième point d’entrée pour les objectifs de développement durable dans le rapport The Future is Now est Systèmes alimentaires et modes de nutrition. Sur ce sujet, les ODD sont particulièrement interconnectés. À l’aide de la figure qui introduit ce billet, il est assez facile de trouver des faits, très résumés, qui illustrent comment au moins 11 des 17 ODD sont en relation avec l’alimentation et l’agriculture.
- ODD1 – Pas de pauvreté : la nourriture représente une part importante des dépenses de la plupart des ménages, et la pauvreté signifie très souvent la faim ou, du moins, la sous-alimentation ;
- ODD2 – Faim « zéro » : cet objectif ne sera atteint que si nous produisons suffisamment de nourriture, à un coût abordable, et avec la possibilité de la distribuer partout où elle est nécessaire ;
- ODD3 – Bonne santé et bien-être : 820 millions de personnes dans le monde sont sous-alimentées et 2 milliards d’adultes sont en surpoids. Ces deux catégories ont des problèmes de santé liés à l’alimentation ;
- ODD6 – Eau propre et assainissement : l’agriculture utilise 70 % de l’la consommation d’eau douce ;
- ODD7 – Énergie propre et d’un coût abordable : l’agriculture, la transformation et le transport des aliments représentent une grande partie des besoins énergétiques mondiaux ;
- ODD8 – Travail décent et croissance économique : plus de 1,1 milliard de personnes sont employées par l’agriculture. Beaucoup plus dans tous les autres emplois liés à l’alimentation (transformation, transport, vente) ;
- ODD10 – Réduction des inégalités : il suffit de regarder ce que nous avons écrit pour l’ODD3. Certains n’ont pas assez de nourriture, d’autres en ont trop ;
- ODD12 – Consommation et production responsables : un tiers de la production alimentaire est soit perdu, soit gaspillé ;
- ODD13 – Mesures relatives à la lutte contre le changement climatique : les systèmes alimentaires produisent 29 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ;
- ODD14 – Vie aquatise : l’agriculture libère des pesticides et des engrais dans l’environnement, dont une grande partie se retrouve dans l’eau, sur terre et dans la mer ;
- ODD15 – Vie terrestre : l’agriculture est responsable de 80 % de la déforestation mondiale.
Que disent donc les auteurs du rapport sur la science et la technologie en tant que levier pour améliorer les systèmes alimentaires et les modes de nutrition ?
Réduire l’impact sur l’environnement
Tout d’abord, ils proposent de réduire l’impact de l’agriculture sur l’environnement. Ils promeuvent l’agriculture biologique comme une possibilité de transition, en insistant sur le fait que davantage de recherches doivent être menées dans ce domaine, afin d’augmenter les rendements. À l’échelle mondiale, il faut accroître la production alimentaire.
Pour mettre en place un système alimentaire mondial durable, il est indispensable de mettre l’accent sur le développement technologique qui peut permettre de maximiser la valeur nutritionnelle des aliments produits en tenant compte de l’impact de la production sur l’environnement. Cela inclut des approches qui peuvent augmenter la production par unité de surface, diminuer l’utilisation de l’eau et réduire ou éliminer les rejets de pesticides, d’azote et de phosphore réactifs dans l’environnement. Il est prouvé que l’agriculture biologique, qui ne repose pas sur l’utilisation d’engrais et de pesticides de synthèse, peut contribuer de manière significative à la transition de certains systèmes alimentaires. Le fait de ne pas utiliser d’engrais de synthèse entraîne souvent une réduction des rendements par rapport aux pratiques agricoles conventionnelles. Toutefois, les études qui comparent les rendements entre les pratiques agricoles conventionnelles et biologiques indiquent que les performances des deux formes d’agriculture sont très spécifiques au contexte et que l’agriculture biologique n’est pas systématiquement moins performante que les pratiques conventionnelles.
Notons également que les recherches sur la maximisation des rendements dans l’agriculture conventionnelle ont été menées depuis beaucoup plus longtemps que dans l’agriculture biologique et d’autres formes d’agroécologie. Compte tenu des incidences environnementales nettement réduites associées à ces formes de production, il convient de poursuivre les recherches visant à maximiser les rendements.
En passant, ils mentionnent que le changement des systèmes agricoles pourrait également contribuer à résoudre le problème climatique. L’initiative « 4 pour 1 000 », par exemple, vise à augmenter la teneur en matière organique des sols et la séquestration du carbone par la mise en œuvre de pratiques agricoles adaptées aux conditions environnementales, sociales et économiques locales.