Les organismes génétiquement modifiés et les systèmes d’information au secours de l’agriculture durable.
Suite (et fin) de notre lecture de la partie Systèmes alimentaires et modes de nutrition du rapport The Future is Now.
Les OGM sont-ils utiles (et utilisables ?)
Les auteurs du rapport The Future is Now insistent également sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Cela ouvrira des débats passionnés dans certaines régions du monde, car de nombreux militants de l’environnement (parmi lesquels des scientifiques) contestent fortement leur utilisation. Les auteurs mentionnent ici la biosécurité, mais il y a d’autres raisons à cette opposition. Par exemple, la propriété intellectuelle et le coût de ces OGM, ainsi que leur compatibilité avec l’agriculture traditionnelle (où les paysans sèment des semences provenant de la récolte précédente).
Les organismes génétiquement modifiés peuvent également contribuer à accroître l’efficacité de la production alimentaire ainsi que la résistance des cultures aux parasites, aux maladies, à la sécheresse, aux inondations et à la salinité. Cependant, les avantages des organismes génétiquement modifiés pour la production alimentaire sont très spécifiques au contexte. Il existe également des considérations relatives à la biosécurité, c’est-à-dire aux effets négatifs potentiels de l’exposition des organismes génétiquement modifiés aux écosystèmes naturels et à leur déploiement dans des systèmes de monoculture hautement industrialisés qui peuvent éroder la biodiversité et souvent dégrader la santé des sols, et qui, jusqu’à présent, ont peu contribué à la création d’emplois dans les zones rurales, où le coût des semences reste élevé.
Développer une information ouverte
Le troisième point scientifique et technologique sur lequel insistent les auteurs du rapport est lié à l’information. Sans aucun doute, une initiative mondiale visant à mettre en place un observatoire terrestre en libre accès, tant pour le climat que pour l’agriculture, serait utile. Une telle initiative est déjà en cours. Peut-être vaudrait-il la peine de la promouvoir lors de IYBSSD 2022 ? L’observation spatiale repose en grande partie sur la technologie, mais aussi sur les sciences fondamentales (à commencer par les travaux de Newton !).
Les agriculteurs peuvent réduire les pertes et devenir plus résilients s’ils ont un meilleur accès aux informations sur le marché, ainsi qu’aux données sur le climat et sur la production. Une approche agroécologique impliquerait une collecte de données et des recherches approfondies afin d’identifier les zones les mieux adaptées à la production agricole, au stockage du carbone, à la fourniture d’habitats à forte biodiversité et à la régulation biophysique du climat. La mise en place d’un observatoire spatial du climat, initiative soutenue par toutes les agences spatiales européennes, ainsi que par d’autres États, dont la Chine, l’Inde, le Mexique, le Maroc, la Fédération de Russie et les Émirats arabes unis, pour garantir le libre accès aux données d’observation de la Terre depuis l’espace et leur interopérabilité, constituerait une avancée significative dans la mise à disposition d’informations utiles pour l’approvisionnement en eau, en nourriture et en terres.
Le rapport mentionne d’autres technologies de l’information, telles que Twitter, les drones et l’apprentissage machine (qui est aussi encore aujourd’hui une science assez fondamentale). Et il y en a sans doute beaucoup d’autres. Mais pour que tous ces outils soient réellement utiles pour une transformation de nos systèmes alimentaires vers la durabilité, un accès ouvert sur la manière dont les données sont collectées et sur les données elles-mêmes restera essentiel.
À suivre