Les mouvements le long des failles commencent quelques heures avant les grands tremblements de terre. C’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Institut national de recherche pour le développement durable (IRD) et publiée dans la revue Science le 21 juillet 2023.
L’étude, qui décrit les mouvements enregistrés avant les grands tremblements de terre, a été réalisée à partir des données enregistrées par les stations GPS depuis 2003. Alors que les techniques instrumentales actuelles ne permettent pas de détecter un glissement précurseur à l’échelle d’un séisme individuel, ce résultat encourage le développement d’instruments plus précis et d’une instrumentation plus dense autour des failles pour anticiper les grands séismes. Il s’agit là d’un défi majeur pour les pays du Sud, où le risque de tremblement de terre et de tsunami est élevé.
Au cours des trente dernières années, les tremblements de terre et les tsunamis qu’ils provoquent ont causé la mort de près d’un million de personnes, principalement dans les pays du Sud. Bien que des systèmes d’alerte aient été mis en place dans certains pays pour limiter le coût humain et matériel de ces catastrophes, ces systèmes n’offrent au mieux que quelques secondes d’alerte, car ils ne sont activés qu’une fois le tremblement de terre amorcé. A ce jour, nous ne sommes pas en mesure de prédire la survenue imminente d’un séisme majeur.
La phase précédant le tremblement de terre est discutable
L’idée qu’il existe une phase précédant un tremblement de terre fait l’objet d’un débat au sein de la communauté scientifique. Cette étude montre qu’en moyenne, les failles commencent à glisser quelques heures avant les grandes ruptures sismiques. En examinant les déplacements mesurés par des stations GPS de haute précision avant les grands tremblements de terre, les scientifiques ont découvert un signal précurseur statistiquement significatif.
Les tremblements de terre commencent, en moyenne, par un glissement lent qui s’accélère dans les heures précédant la rupture. Pour pouvoir identifier ce signal avant un tremblement de terre particulier, il faudrait mesurer des signaux au moins 10 fois plus petits que ce que nous pouvons faire actuellement, ou développer des réseaux de mesure denses très proches des failles. Cela nécessiterait des progrès technologiques importants. Malgré les difficultés rencontrées, l’étude détaillée du glissement lent sur les failles reste la meilleure façon de travailler pour espérer, à terme, développer des modèles prédictifs.
Cet article est tiré du site de l’IRD.