Le projet ITER de réacteur de fusion à l’échelle industrielle ouvre la voie à la production d’énergie propre et nécessite également une collaboration internationale unique.
Cette présentation, faite par Laban Coblentz, responsable de la communication à ITER, porte sur le projet de réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), une collaboration internationale massive visant à faire progresser l’énergie de fusion, à explorer la convergence des sciences fondamentales et appliquées et à relever les défis mondiaux en matière d’énergie.
Le projet ITER est présenté comme une entreprise unique où la science fondamentale et la science appliquée s’entrecroisent. Il s’agit de construire un dispositif d’énergie de fusion qui vise à exploiter la fusion nucléaire, une source d’énergie fondamentalement différente des réacteurs nucléaires basés sur la fission actuellement utilisés. Le projet se distingue par sa collaboration internationale, avec des contributions de différents pays, soulignant l’objectif commun de parvenir à une énergie durable et propre.
Des aimants pour la fusion
La présentation se penche sur la science qui sous-tend la fusion, en soulignant son importance dans l’univers et la manière dont elle alimente le Soleil. L’idée centrale de la fusion par confinement magnétique, et plus précisément d’un tokamak, est présentée. Dans un tokamak, un champ magnétique confine des isotopes d’hydrogène ionisés (deutérium et tritium), élevant leur température à 150 millions de degrés, où ils entrent en collision et fusionnent, libérant de l’énergie. Les avantages de la fusion comprennent un approvisionnement abondant en combustible, un minimum de déchets radioactifs à longue durée de vie et des caractéristiques de sécurité inhérentes comparées à celles de l’énergie nucléaire.
Un effort international unique
La collaboration internationale dans le cadre du projet ITER est mise en évidence par la fabrication et l’assemblage de composants provenant de différents pays. Le texte mentionne que des composants provenant de plusieurs continents sont expédiés et assemblés pour créer le dispositif de fusion, ce qui souligne la nature unique et partagée de ce projet.
Le projet ITER a vu le jour en 1985, lors de discussions entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. Au fil des ans, plusieurs pays ont participé au projet et l’accord a été officiellement signé en 2006 avec les États-Unis, la Russie, le Japon, l’Europe, la Chine, la Corée et l’Inde. Le projet est ouvert à d’autres pays désireux de contribuer et de répondre à des critères spécifiques, ce qui souligne sa nature mondiale et coopérative.
Une science ouverte
L’assemblage d’un dispositif aussi complexe, utilisant des composants de haute précision fabriqués dans différents pays, pose de nombreux défis. L’importance du maintien du partage international de la propriété intellectuelle est soulignée afin de favoriser les avancées scientifiques.
La présentation se termine par la question de savoir si la fusion peut contribuer à la lutte contre le changement climatique. L’orateur reconnaît la complexité de la réalisation de cet objectif dans les délais souhaités. Même si la fusion ne sera peut-être pas déployée à grande échelle d’ici 2050, elle reste un élément crucial de la solution, en particulier compte tenu de la demande mondiale croissante d’énergie, la fusion venant compléter d’autres sources d’énergie propres.
L’impact potentiel des initiatives du secteur privé dans le domaine de la fusion est également abordé. Alors que les entreprises privées peuvent se concentrer sur le déploiement commercial, ITER sert de centre de recherche et de collaboration, inspirant et soutenant ces initiatives. Les efforts combinés des secteurs public et privé devraient permettre de faire progresser l’énergie de fusion.