Une équipe internationale a compilé et vérifié les nouvelles données disponibles sur le puits de CO2 du pays, et, pour la première fois, ils ont estimé quantitativement l’effet des efforts d’atténuation des émissions chinoises.
Les chercheurs ont publié leurs résultats le 29 octobre dans Nature.
« La Chine est actuellement l’un des principaux émetteurs de CO2 au monde, mais les ressources forestières chinoises ne cessent de croître depuis 30 ans, déclare l’auteur de l’article, Liu Yi, professeur à l’Institut de physique atmosphérique de l’Académie des sciences chinoise. Dans cette étude, nous parvenons à une meilleure compréhension des flux de CO2 au-dessus de la Chine. »
De grandes incertitudes
Auparavant, les stations de surveillance du CO2 au sol en Chine étaient peu nombreuses et éloignées les unes des autres, ce qui donnait lieu à de grandes incertitudes dans les estimations des flux de CO2. Une station de surveillance pouvait représenter une zone importante comprenant des types d’utilisation des terres nettement différents. Le manque de données a également entraîné une diminution du nombre d’études sur le CO2 en Chine.
« C’est là que se trouve le cœur du défi auquel sont confrontés les milieux scientifiques et politiques : l’atténuation efficace des émissions de CO2 des combustibles fossiles dans le cadre d’un cycle dynamique du carbone naturel à grande échelle que nous ne comprenons pas quantitativement », poursuit Liu Y.
Mesures continues du CO2 dans l’atmosphère
« Sans données fiables, il était presque impossible d’évaluer comment les efforts de la Chine en matière de foresterie pour atténuer les émissions de CO2 se portaient réellement », ajoute Wang Jing, auteur principal de l’étude du même institut.
Cela a changé lorsque l’Administration météorologique chinoise a commencé à recueillir des mesures hebdomadaires et horaires continues du CO2 atmosphérique entre 2009 et 2016.
Mesures de télédétection par satellite
Liu Y. et son équipe ont découvert qu’entre 2010 et 2016, la Chine a réabsorbé environ 45 % des émissions annuelles de CO2 d’origine humaine estimées pour le pays.
Ils ont corroboré ces données avec des mesures indépendantes de télédétection par satellite de la verdeur de la végétation, de la disponibilité en eau des sols, des observations de CO2 et des recensements forestiers.
L’importance de l’écosystème forestier
« Bien que nos résultats comportent encore de grandes incertitudes, il est clair que l’écosystème forestier chinois a un énorme effet de séquestration du carbone », précise un autre auteur, Paul I. Palmer, de la School of GeoSciences de l’université d’Édimbourg au Royaume-Uni.
Les chercheurs prévoient d’affiner leurs résultats avec davantage de données terrestres et satellitaires, dans le but ultime d’améliorer leurs méthodes de calcul pour pouvoir déterminer le bilan carbone de zones plus petites, comme les villes.
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Ce travail a été soutenu en partie par l’Académie des sciences chinoise, le Centre national d’observation de la Terre du Conseil de recherche sur l’environnement naturel du Royaume-Uni, l’Agence spatiale européenne, la Royal Society of London, le National Key Research and Development Program de Chine et le Jet Propulsion Laboratory de la NASA.