Les risques liés à la présence d’éléments potentiellement toxiques dans les sols, notamment en Chine, peuvent être maîtrisés grâce aux techniques de phytoremédiation.
Les éléments potentiellement toxiques (ETP) peuvent présenter des risques pour la santé et l’environnement lorsqu’ils pénètrent dans le sol. Mais ils peuvent aussi être naturellement présents dans les sols, dans des zones dites à forte concentration. Et contrairement à l’hypothèse selon laquelle les éléments de ces niveaux de fond élevés sont immobiles, des études révèlent qu’ils peuvent devenir mobiles, posant des risques pour la végétation et la chaîne alimentaire par le biais de l’altération, de l’acidification du sol et des cycles d’oxydo-réduction. Des facteurs géographiques, tels que l’extraction de métaux non ferreux, les fortes précipitations et les zones côtières, exacerbent le potentiel de migration des PTE le long des bassins hydrographiques.
Propriétés utiles des plantes
Les techniques de phytoremédiation utilisées pour résoudre ce problème comprennent la phytoextraction, la culture intercalaire et les méthodes de barrière végétale. La phytoextraction consiste à utiliser des plantes hyperaccumulatrices pour absorber des éléments, comme l’arsenic, dans leurs parties aériennes qui peuvent ensuite être récoltées, réduisant ainsi efficacement les concentrations dans le sol. La phytoexclusion, ou phytobarrière, consiste à planter des variétés de cultures peu accumulatrices pour réduire l’absorption des PTEss dans les parties alimentaires, ce qui favorise le rendement et la sécurité des cultures. La culture intercalaire associe des cultures hyperaccumulatrices et des cultures à faible accumulation afin de réduire les concentrations d’ETP dans les cultures tout en recherchant activement les ETP dans la rhizosphère.
Ces techniques ont été testées dans le cadre de plusieurs études de cas réussies, notamment un projet dans la province de Hunan où la phytoextraction, la phytoexclusion et la culture intercalaire ont été utilisées. Les résultats indiquent une réduction significative des concentrations d’ETP dans les cultures, ce qui améliore les normes de sécurité alimentaire. La combinaison de ces techniques accroît leur potentiel d’atténuation de la contamination des sols et des cultures par les PTE, protégeant ainsi la santé humaine et l’environnement.
Xiaoming Wan, Institut des sciences géographiques et de la recherche sur les ressources naturelles, Académie chinoise des sciences