Une nouvelle subvention du Conseil européen de la recherche va financer un projet de recherche international sur les technologies à émissions négatives.
Le dernier accord des Nations unies sur le climat vise à maintenir l’augmentation de la température mondiale au-dessous de 2°C. Pour atteindre cet objectif, les technologies d’émissions négatives, telles que l’élimination des gaz à effet de serre, sont d’une importance capitale car elles permettent de capter le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère.
Une autre technologie importante est la gestion du rayonnement solaire, un type de génie climatique dans lequel la lumière du soleil est réfléchie pour limiter ou inverser le réchauffement climatique. L’équipe de recherche du projet GENIE (GeoEngineering and NegatIve Emissions pathways in Europe), financé par une subvention « Synergie » de l’ERC, vise à identifier comment, où et quand utiliser ces technologies de manière efficace. Lobjectif est de produire une évaluation scientifique solide des risques et des avantages de ces options pour l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes.
Inclure des facteurs sociaux
La plupart des recherches sur l’élimination des gaz à effet de serre et la gestion du rayonnement solaire portent sur les aspects technico-économiques, et examinent rarement leurs dimensions sociales, juridiques, politiques et éthiques. Le nouveau projet comblera cette lacune et fournira une perspective interdisciplinaire et holistique de ces technologies et d’autres encore, dont le besoin est urgent, afin de comprendre si et comment elles pourraient être déployées à l’échelle requise pour résoudre le problème.
« L’objectif est d’introduire les sciences sociales dans les modèles de systèmes énergétiques. Nous voulons comprendre et inclure des facteurs sociaux, tels que la perception du public et l’apprentissage social, qui sont sous-représentés dans les modèles actuels d’évaluation intégrée, explique Keywan Riahi, directeur du programme énergétique de l’IIASA et l’un des responsables du projet. En utilisant notre expertise dans l’analyse des systèmes, le projet peut mettre en lumière la façon dont les facteurs sociaux interagissent, et comment ils peuvent permettre ou entraver la transition vers la neutralité climatique. »
Une forte contribution à la politique
K. Riahi est associé à l’expert en politique énergétique Benjamin K. Sovacool de l’université d’Aarhus, au Danemark, et à l’économiste de l’environnement Jan C. Minx de l’institut de recherche Mercator sur les biens communs mondiaux et le changement climatique (MCC), en Allemagne, pour apporter une contribution importante non seulement à la recherche sur le climat et l’énergie, mais aussi à la politique nationale et européenne. Les responsables du projet sont également des auteurs de premier plan dans la production actuelle des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
« Nous disposons de très peu de temps pour atteindre les objectifs fixés dans l’accord de Paris. Comme les impacts climatiques, tels que l’augmentation de la chaleur, les sécheresses ou les inondations, se produisent plus souvent et sont plus graves, il est temps de déterminer comment nous pouvons transformer le système et évaluer tous les risques », conclut M. Riahi.
D’après un communiqué de presse de l’IIASA.