Un nouvel article consacré à la taxonomie est issu d’un atelier soutenu par l’IUBS.
Un article publié le 7 juillet 2020 dans la revue en accès libre PLOS Biology décrit une feuille de route pour créer, pour lapremière fois, une liste consensuelle de toutes les espèces du monde, des mammifères et des oiseaux aux plantes, aux champignons et aux microbes.
« Énumérer toutes les espèces peut sembler un travail de routine, mais c’est une tâche difficile et complexe, explique le professeur Stephen Garnett de l’Université Charles Darwin, auteur principal de l’article. Actuellement, il n’y a pas une liste d’espèces unique sur laquelle tout le monde s’accorderait. » Au lieu de cela, certains groupes emblématiques d’organismes tels que les mammifères et les oiseaux ont plusieurs listes concurrentes, tandis que d’autres groupes moins connus n’en ont pas.
Le besoin de listes
Cela pose des problèmes aux organisations et aux gouvernements qui ont besoin de listes fiables, consensuelles, fondées scientifiquement et précises, pour des objectifs tels que la conservation, le respect des traités internationaux, la biosécurité et la réglementation du commerce des espèces menacées. L’absence d’une liste consensuelle de toutes les espèces entrave également les chercheurs qui étudient la biodiversité.
Le nouvel article présente une solution potentielle : un ensemble de dix principes pour créer et régir les listes des espèces du monde, et un mécanisme de gouvernance pour garantir que les listes sont bien gérées et largement acceptables. L’IUBS a aidé les auteurs à organiser un atelier pour examiner les principes décrits dans l’article dans le cadre du programme scientifique de l’IUBS Governance of Global Taxonomic Lists.
Définir les rôles de toutes les partie prenantes
« Surtout, ces principes définissent clairement les rôles des taxonomistes – les scientifiques qui découvrent, nomment et classifient les espèces – et des parties prenantes telles que les écologistes, les gouvernements et les agences internationales, explique le Dr Kevin Thiele, directeur de Taxonomy Australia et co-auteur de l’article. Alors que les taxonomistes auraient le dernier mot sur la façon de reconnaître et de nommer les espèces, le processus garantit que les besoins des parties prenantes sont pris en compte lors du choix entre les différentes opinions taxonomiques. »
Les espèces de la Terre sont confrontées à des menaces sans précédent, dues au réchauffement climatique, à la pollution, au défrichement des terres, aux maladies et à la surutilisation, qui, ensemble, entraînent une crise d’extinction sans précédent et accélérée. « L’élaboration d’une liste unique et consensuelle d’espèces n’empêchera pas l’extinction, explique Garnett, mais c’est une étape importante dans la gestion et la conservation de toutes les espèces du monde, grandes et petites, pour cette génération et les générations futures. »
Ce billet a d’abord été publié par l’IUBS.