Les sciences fondamentales sont un bien commun et, à ce titre, doivent être accessibles à tous.
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La science ouverte et le libre accès est l’un des thèmes importants de l’Année internationale des sciences fondamentales au service du développement durable. Pour que les sciences fondamentales soient réellement utiles au développement durable, les connaissances produites par chaque scientifique doivent être publiées à un niveau de qualité élevé et accessibles à tous. Bien sûr, cela a un coût : une publication de qualité n’est pas un travail d’amateur, et les serveurs qui hébergent les dépôts et les bases de données ne sont pas gratuits. La question de savoir qui doit payer quoi et, ce qui est peut-être plus important, combien tous ces services doivent coûter, est très débattue.
Les auteurs du rapport The Future is Now consacrent un encadré au libre accès, dont le contenu pourrait être l’une des bases de la discussion.
Le nombre de revues scientifiques, d’articles et la quantité globale de connaissances générées ont augmenté en flèche. Trop souvent, cependant, l’accès à cette richesse croissante de connaissances humaines reste limité et entre les mains d’éditeurs commerciaux, même lorsque la recherche a été financée par les contribuables et les États par l’intermédiaire des universités et d’autres institutions publiques. Pour développer les capacités de recherche et d’innovation, et accélérer les innovations en faveur du développement durable, un partage plus ouvert des connaissances scientifiques pourrait jouer un rôle important, en particulier dans le Sud, où les scientifiques rencontrent généralement des difficultés encore plus grandes que leurs homologues du Nord pour accéder à la littérature universitaire payante la plus récente. Si les modèles commerciaux traditionnels de l’édition scientifique ne sont pas favorables à cette évolution, on observe aujourd’hui un élan croissant en faveur de modèles différents, fondés sur les principes de l’accès ouvert. Diverses initiatives et dépôts scientifiques ouverts permettent un meilleur accès aux articles scientifiques, en fixant différents niveaux d’utilisation définis par les auteurs.
Nous sommes également heureux qu’ils mentionnent les licences Creative Common, car nous avons choisit de tout publier sous la licence CC-BY-NC-SA 4.0. Nous pensons que cela aidera à partager les contenus, et nous le promouvons auprès de nos unions et partenaires fondateurs, et de tous nos soutiens.
Par exemple, les licences Creative Commons et les politiques institutionnelles de maintien des droits en libre accès peuvent permettre aux chercheurs de partager largement leurs travaux tout en conservant les droits sur le matériel et les publications. Outre les avantages pour les utilisateurs des connaissances, les scientifiques tirent profit d’un partage plus large de leurs travaux, car une visibilité accrue peut également augmenter le nombre de citations.
Et au-delà des exemples que les auteurs mentionnent dans le rapport, on peut retenir que les universités, les organismes de recherche et aussi les États doivent établir des coalitions afin de trouver de nouveaux modèles commerciaux pour la publication en libre accès.
L’Union européenne et divers organismes de financement nationaux exigent désormais le libre accès pour les publications scientifiques qu’ils financent. Plusieurs institutions philanthropiques exigent également la diffusion la plus large possible des publications résultant de leur financement de la recherche.
Enfin, les bibliothèques et les universités d’Allemagne et d’autres pays forment des consortiums pour négocier des frais annuels fixes avec les grands éditeurs afin de rendre leurs publications scientifiques nationales accessibles dans le monde entier.
Ce modèle « publier et lire » pourrait montrer la voie à suivre si un nombre suffisant de pays collaborent pour débloquer les connaissances scientifiques publiées au profit de tous. D’autres modèles existent, comme le Plan S, qui encourage les publications en libre accès.