La gouvernance des biens communs environnementaux mondiaux s’appuie (en principe) sur des résultats des sciences fondamentales.
Le sixième point d’entrée déterminé par les auteurs du rapport The Future is Now concerne les biens communs environnementaux mondiaux. Comme la science est, peut-être de manière inattendue, présente de différentes manières dans cette partie, nous aurons quatre billets sur ce sujet.
Définitions
Pour commencer, donnons quelques définitions. De quoi parlons-nous lorsque nous traitons des biens communs environnementaux mondiaux ? La figure en haut de cet article peut en donner une idée, mais pour être plus précis, lisons simplement ce qu’écrivent les auteurs.
Selon le droit international, les biens communs mondiaux font référence à quatre domaines spécifiques qui ne relèvent d’aucune juridiction nationale : la haute mer, l’atmosphère, l’Antarctique et l’espace extra-atmosphérique. Les discussions sur le développement durable et la protection de l’environnement ont récemment inclus d’autres biens communs, qui peuvent se trouver dans des juridictions nationales ou régionales bien définies, mais dont l’existence continue confère des avantages au-delà de ces juridictions. Il s’agit notamment des forêts tropicales humides, des terres, de la biodiversité et du climat.
Le présent rapport se concentre sur les biens communs environnementaux mondiaux définis dans ce sens plus large, comprenant divers biomes et systèmes à grande échelle qui contribuent directement ou indirectement au fonctionnement du système terrestre et donc au maintien de la vie, notamment de la biodiversité, de l’atmosphère, des océans, de la cryosphère, des forêts et de l’hydrosphère.
La science au service de la gouvernance
Nous sommes forcément très intéressés par le fait que la science n’est pas seulement présente au sein du le levier de transformation Science et technologie. Elle est également à la base du levier Gouvernance lié aux biens communs mondiaux.
Les accords et plates-formes multilatéraux, tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la Convention sur la diversité biologique et la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, ou l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques sont des mécanismes visant à protéger le patrimoine commun de l’humanité et à garantir sa gestion durable à l’échelle mondiale. Il est important de noter que chacun de ces mécanismes est soutenu par un organe consultatif scientifique officiel, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques et le Comité de la science et de la technologie de la Convention.
Tous ces organes consultatifs rassemblent des scientifiques des sciences fondamentales. Pour rendre des avis ancrés dans le meilleur savoir, comme on leur demande de le faire, ils ne suffit pas qu’ils maîtrisent les bases bien établies de la science. Ils doivent également être parmi ceux qui produisent de nouvelles connaissances. Nous ne pouvons pas compter sur la science du passé pour relever les défis de l’actuelle gestion durable des biens communs mondiaux.
La diplomatie scientifique
Bien sûr, les scientifiques eux-mêmes ne peuvent pas prendre de décisions sur la seule base de leurs connaissances avancées. Ils doivent expliquer les résultatsles plus récents, et aider les décideurs politiques à comprendre les conséquences réelles des différentes actions possibles.
… la diplomatie scientifique peut améliorer la gestion des biens communs mondiaux et soutenir des partenariats pour gérer les biens communs dans des contextes conflictuels. Les gouvernements sont également informés par la science alors qu’ils continuent à travailler pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale. En effet, les objectifs de développement durable eux-mêmes aident directement à réguler les externalités ressenties au-delà de la juridiction et des échelles.