Nous continuons à lire le rapport scientifique sur les ODD, et nous abordons la partie Science et technologie sur les biens communs environnementaux mondiaux.
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Nous avons vu la semaine dernière que la science est très présente sur le sujet des biens communs environnementaux mondiaux dans le rapport The Future is Now. Voyons ce que les auteurs écrivent sur le levier de transformation « Science et technologie ».
Les nouvelles techniques et les technologies de substitution contribuent à réduire la pression exercée sur les communs environnementaux mondiaux. Elles peuvent contribuer, par exemple, à réduire les émissions dans les zones urbaines et à infléchir la croissance de la demande dans les pays en développement. Il convient toutefois de souligner que la technologie doit faire partie des changements économiques et sociaux globaux qui conduisent à une baisse de la consommation.
Piégeage du carbone
Ensuite, ils ne développent qu’un seul exemple : la séquestration du carbone par les forêts et les sols. Il s’agit bien sûr des émissions/séquestrations de CO2. Tout d’abord, ils notent que la meilleure technologie de capture du carbone que nous connaissons aujourd’hui est la technologie naturelle de dévelopement de la vie, principalement des plantes.
Pour compenser les émissions difficiles à éliminer, on peut encourager les émissions négatives. Comme indiqué ci-dessus, les technologies de capture du carbone se développent rapidement mais n’ont pas encore fait leurs preuves à grande échelle. Le boisement et le piégeage du carbone dans le sol restent les deux moyens les plus utilisés pour les émissions négatives, mais il y a des limites à la superficie qui peut être reboisée et à la quantité de carbone qui peut être stockée dans les sols. Le boisement utilise la photosynthèse des plantes pour éliminer le CO2 de l’atmosphère.
Inconvénients de la plantation d’arbres
Toutefois, comme pour toute action que nous pourrions entreprendre, nous devons être prudents, car le simple fait de planter des arbres pourrait présenter des inconvénients.
Cela peut impliquer la plantation d’une seule espèce en monoculture, qui, bien qu’efficace pour séquestrer le carbone, peut perturber la flore et la faune locales, ainsi que ceux qui utilisaient les terres avant qu’elles soient boisées. Comme l’a indiqué le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat en 2015, les transitions à grande échelle dans l’utilisation des terres, nécessaires à un piégeage efficace du carbone par les forêts et les sols, peuvent se révéler difficiles pour les établissements humains, l’alimentation humaine, l’alimentation du bétail, les fibres, la bioénergie, la biodiversité et d’autres services écosystémiques. Dans les cas où il existe des risques pour la biodiversité et les moyens de subsistance, divers arbres indigènes peuvent être plantés et les communautés peuvent participer à la gestion des forêts.
Protéger les écosystèmes actuels
Et en fin de compte, la meilleure attitude consiste à protéger ce qui existe déjà, c’est-à-dire les forêts et les écosystèmes existants. On a besoin de la science pour décrire ces écosystèmes, pour montrer la valeur des environnements négligés et aussi pour fournir des outils, des méthodes et des technologies d’enquête et de gestion.
Il est encore plus efficace de protéger les forêts anciennes, qui sont généralement supérieures aux nouvelles forêts pour la conservation de l’eau et des sols, tout en soutenant la biodiversité, les services culturels et écosystémiques, l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ce dernier. La surveillance de la déforestation et du changement d’affectation des terres peut être grandement facilitée par l’utilisation de l’imagerie satellitaire.
Il est important de prendre des mesures pour prévenir la déforestation irréversible des forêts anciennes. Les systèmes de certification sont un moyen de réduire la déforestation et de soutenir l’intégration de l’exploitation forestière à la gestion des forêts, surtout si le secteur privé fait partie du système, comme ce fut le cas dans la forêt d’Afrique de l’Est. Les émissions négatives devraient faire partie d’un système énergétique intégré qui coordonne l’offre d’énergie verte, la demande d’énergie et le piégeage ou la capture du carbone.