Dans un monde interconnecté, avec la pandémie ou le changement climatique, le financement du développement doit également inclure la recherche.
Après une année incroyablement difficile, il est tout à fait compréhensible que de nombreuses personnes tournent leur regards vers le monde ‘post-COVID’. Mais la pandémie continue de sévir.
Il faut poser le problème autrement. Nous devons commencer à comprendre que nous sommes des sociétés vivant avec ce virus et penser à la planification à long terme, essentielle pour relever les immenses défis qui nous attendent.
Science et innovation
Les épidémies, de même que les menaces telles que le changement climatique et la cybercriminalité, ne respectent pas les frontières nationales. On ne peut pas les garder à distance en construisant des murs.
La science et l’innovation ont un rôle clé à jouer. Non seulement en développant des vaccins et des traitements efficaces contre la COVID-19, mais aussi en s’intéressant aux questions complexes et plus vastes auxquelles nos sociétés et nos économies sont confrontées, y compris celle de l’impact de notre riposte à la COVID-19 sur la santé publique.
Solutions internationales coordonnées
Pour gérer des problèmes globaux, il faut des solutions internationales coordonnées.
Au cours des dernières décennies, nous avons réalisé des avancées remarquables au niveau global dans le domaine de la santé et du bien-être. Nous avons fait sortir des millions de personnes de la pauvreté. Ces progrès sont très largement imputables à la science, à l’innovation et à la recherche, domaines dans lesquels le Royaume-Uni a joué un rôle de premier plan.
Collaborations internationales
A travers des recherches interdisciplinaires transformatrices, le pays a contribué fortement à la diffusion à l’échelle mondiale de l’Internet, aux progrès en connectivité mobile et satellitaire, ou encore aux avancées réalisées dans le domaine agricole.
Le Royaume-Uni a travaillé en collaboration avec ses partenaires internationaux pour forger des liens entre la vitalité de la recherche britannique et des institutions et réseaux dans les pays à revenu faible et intermédiaire. On a pu le constater notamment lors de l’épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest en 2014-2015.
Riposte à la COVID-19
L’égalité et l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables du monde sous-tendent ces travaux.
La recherche et l’innovation financée par le Royaume-Uni, et étroitement coordonnée sous l’égide de divers ministères, joue actuellement un rôle clé dans la riposte à la COVID-19. Ce financement facilite le développement de nouveaux vaccins, de méthodes de diagnostic et de thérapies.
Développement de vaccins
Il permet aussi d’améliorer les systèmes de santé, l’hygiène, l’accès à l’eau, les installations sanitaires, la sécurité alimentaire, ainsi que la logistique et les chaînes d’approvisionnement. Il est utilisé pour aider à garantir l’égalité et l’intégration des genres, promouvoir l’éducation et combattre les fausses informations.
Le Royaume-Uni est bien connu pour être un des leaders dans le développement d’un vaccin contre la COVID-19. Deux des candidats-vaccins les plus prometteurs, ceux d’Imperial College et de l’Université d’Oxford, ont reçu un financement du Groupe de travail sur les vaccins du Royaume-Uni ainsi qu’une aide de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI).
Essais cliniques
Un soutien a initialement été fourni dans ce contexte pour le développement de vaccins contre des maladies pouvant causer des pandémies dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, avec un financement sous forme d’aide publique au développement à travers le Réseau britannique pour les vaccins. Les deux projets étudient des possibilités de conduire des essais cliniques dans les pays en développement aux côtés du Royaume-Uni, ce qui illustre l’engagement continu des institutions et de leurs bailleurs de fonds en faveur de l’accès et de l’égalité.
Toutefois, la riposte sanitaire à la COVID-19 est loin de s’arrêter aux vaccins.
Pas seulement les vaccins
Par exemple, une équipe de l’Unité de recherche en santé mondiale sur la santé respiratoire (RESPIRE) de l’Université d’Édimbourg en Écosse se focalise sur des priorités identifiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Malaisie, et dans des camps de réfugiés au Bangladesh, RESPIRE cherche des solutions aux soucis psychologiques ainsi qu’aux problèmes de santé et de sécurité auxquels est confronté le personnel soignant en première ligne. Avec leurs partenaires au Pakistan, les chercheurs ont recours à l’intelligence artificielle pour détecter la COVID-19 dans les radiographies pulmonaires jusqu’à 200 fois plus vite qu’avec un traitement manuel des images.
Réseau d’innovateurs
Le programme COVIDaction a œuvré à l’établissement d’un pipeline d’innovation et de technologie pour la riposte internationale à la pandémie et le relèvement à long terme. Il a déjà mis en place un vaste réseau d’innovateurs travaillant sur les données, les systèmes de santé résistants, ainsi que la production et les solutions locales.
Dans la même veine, les financements britanniques soutiennent les entrepreneurs et les ingénieurs. Au Kenya, Catherine Wanjoya conçoit des incinérateurs permettant la destruction sécurisée, dans l’enceinte même des hôpitaux, des équipements de protection individuelle usagés. Au Nigeria, Chinenye Nwaogwugwu produit pour sa part du désinfectant pour les mains qui satisfait aux normes de l’OMS.
Partenariats et réseaux
Cette approche – et ceci est tout à fait crucial – repose sur de solides partenariats et réseaux internationaux de chercheurs, de praticiens, de bailleurs de fonds et de décideurs politiques qui fonctionnent selon des principes de respect mutuel et de confiance. Cela permet au Royaume-Uni de répondre avec agilité aux urgences telles que la COVID-19, à travers un écosystème en évolution de réseaux existants, en liaison avec des équipes communautaires sur le terrain. Ce travail repose notamment sur les géodonnées et des technologies digitales et mobiles innovantes.
Apprentissage mutuel
Le fort engagement britannique en faveur du développement par le biais de la recherche et de l’innovation présente des avantages réciproques pour le pays et le reste du monde. Bon nombre d’innovations répondant à des besoins non satisfaits dans les régions à faible revenu fournissent en retour des solutions innovatrices pour le Royaume-Uni et les autres nations à revenus élevés.
La pandémie de COVID-19, en particulier, a révélé qu’il y avait un besoin d’apprentissage mutuel et de partenariats internationaux à plus grande échelle.
Communauté globale
Dans une communauté globale, pour qu’un pays soit en sûreté, il faut que tous les pays le soient. Nous devons développer une réflexion sur le long terme pour pérenniser les gains si difficilement acquis en matière de santé et de développement à l’échelle planétaire.
La fusion, le 1er septembre, du Département du développement international (DFID) et du ministère des affaires étrangères et du Commonwealth (FCO), pour former le ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, présente une opportunité pour le Royaume-Uni d’accroître encore son impact et son rayonnement.
Soutenir la recherche pour le développement
En s’engageant fermement à soutenir la recherche pour le développement international, le Royaume-Uni conservera sa position de leader global. Le pays sera en mesure d’apporter des contributions d’une importance vitale à la résolution des défis qui se présenteront sans aucun doute à l’avenir.
En même temps, il garantira notre sécurité nationale et accumulera des savoirs et des avantages dont les bénéfices seront récoltés au sein de ses frontières.
En fin de compte, la recherche et l’innovation nous permettent de favoriser l’émergence de solutions durables dont tout le monde tire profit. Alors que nous continuons d’être confrontés à la pandémie de COVID-19, cela est plus nécessaire que jamais.
Peter Piot, président indépendant du Comité pour la cohérence stratégique de la recherche financée par l’aide publique au développement britannique
Cet article a d’abord été publié par SciDev.Net.