La physicienne britannique Athene Donald parle de son nouveau livre « Not just for the boys, why we need more women in science ».
Dans cet entretien, Athene Donald, éminente scientifique et auteur, évoque les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM). Benjamin Thompson, l’intervieweur, approfondit les sujets abordés dans son livre, notamment les causes profondes du déséquilibre entre les hommes et les femmes dans les domaines des STIM et les perceptions sociétales qui y contribuent.
Mme Donald explique sa décision de commencer son livre par le chapitre intitulé « Quel est le problème ? ». Elle précise que de nombreuses personnes supposent que les disparités entre les sexes dans les STIM ont déjà été traitées, mais qu’en réalité, les problèmes persistent. Elle reconnaît que les progrès ont été lents dans des domaines tels que la physique, l’ingénierie et l’informatique, et que la représentation des sexes varie souvent d’une discipline STEM à l’autre et d’un pays à l’autre.
Des préjugés non reconnus
La conversation aborde plusieurs questions essentielles, notamment les défis auxquels les femmes sont confrontées à différents stades de leur carrière. Mme Donald souligne les préjugés présents dans l’édition scientifique et le processus de candidature, où les femmes sont souvent soumises à des processus d’évaluation par les pairs plus lents et se voient offrir des salaires inférieurs malgré des qualifications égales.
L’entretien aborde également le manque de diversité dans la représentation scientifique, qui peut avoir une incidence sur la qualité de la recherche et de l’innovation. Donald cite des études qui indiquent que des équipes diversifiées produisent des travaux plus innovants, ce qui plaide en faveur de l’importance de favoriser la diversité de la main-d’œuvre scientifique.
Des contributions perdues dans l’histoire
L’entretien explore les aspects historiques des contributions des femmes à la science, en reconnaissant les possibilités limitées qui leur étaient offertes. Elle donne l’exemple de Mary Astell, philosophe et féministe de la première heure, dont les marginalia sur les textes scientifiques ont été découverts plus tard, mettant ainsi en lumière les contributions des femmes qui ont pu être perdues dans l’histoire.
Mme Donald insiste sur la nécessité d’un changement systémique dans l’éducation et le monde universitaire. Elle souligne l’importance d’une exposition précoce à des sujets divers et de l’élimination des stéréotypes de genre dans les établissements d’enseignement. Elle invite également les hommes à reconnaître leurs préjugés, à y remédier et à contribuer à la création d’un environnement inclusif.
Le harcèlement n’appartient pas au passé
L’entretien aborde les questions omniprésentes de harcèlement et de discrimination auxquelles les femmes sont confrontées dans le domaine scientifique. Donald déplore la tolérance des mauvais comportements dans les institutions académiques, suggérant que l’industrie a tendance à gérer ces problèmes de manière plus efficace.
À la fin de l’entretien, Mme Donald suggère des mesures pratiques à prendre pour améliorer la situation. Elle souligne l’importance du mentorat, du soutien par les pairs et de la participation active aux comités pour assurer une représentation équitable et un traitement juste des femmes dans les sciences. Mme Donald envisage un avenir où les meilleurs cerveaux, quel que soit leur sexe, contribueront à la science, ce qui se traduira par une résolution des problèmes et une innovation plus efficaces.
Ce podcast, produit par Nature, est également disponible sur Apple Podcasts, Google Podcasts, Spotify ou votre application de podcast préférée. Un flux RSS pour Nature Podcast est également disponible.