Le projet « Science en exil » prend de l’ampleur.
Les scientifiques déplacés par les conflits et les difficultés ont besoin d’un soutien international. Un récent atelier a officiellement fait passer une nouvelle initiative consacrée aux scientifiques à risque, déplacés et réfugiés dans une nouvelle phase d’engagement public mondial.
Depuis des mois, le projet, désormais appelé Initiative pour la science en exil, est en phase de planification. L’objectif de l’atelier était de mettre en route la prochaine phase de l’initiative, axée sur le début des activités et la définition d’objectifs à long terme.
Trois réunions
L’atelier s’est déroulé sur la plateforme Zoom, en trois réunions – le 30 mars, le 1er avril et le 12 avril – réparties sur deux semaines afin de laisser du temps pour les discussions et la réflexion. Les réunions comprenaient des présentations, des tables rondes, des discussions ouvertes et des réactions recueillies par le biais d’un logiciel de sondage.
Environ 70 personnes provenant de pays du monde entier y ont participé : Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Bangladesh, Belgique, Canada, Chine, Égypte, États-Unis, France, Iran (République islamique d’), Irak, Italie, Nigeria, Norvège, République arabe syrienne, Royaume-Uni, Suisse et Yémen. Un large éventail de parties prenantes a participé – de particuliers à des représentants des Nations unies, d’autres organisations internationales, des organisations non gouvernementales, des universités, des gouvernements, des institutions scientifiques et des groupes de la diaspora, en passant par les scientifiques à risque, déplacés et réfugiés eux-mêmes.
Réseau et partenariat
L’initiative n’en est qu’à ses débuts, mais le fait de disposer d’un cadre stratégique et d’un réseau provisoire pour les scientifiques à risque, déplacés et réfugiés constituera la base grâce à laquelle elle pourra se développer dans les années à venir.
L’initiative Science in Exile a été mise en place grâce à un partenariat entre UNESCO-TWAS, l’International Science Council (ISC) et l’InterAcademy Partnership (IAP), sous l’égide de Science International, et les travaux ont commencé sur le lancement en 2020. L’initiative vise à créer un réseau d’organisations partageant les mêmes idées et travaillant ensemble pour développer une plateforme et déployer une campagne de plaidoyer, afin de favoriser une réponse cohérente pour le soutien des scientifiques à risque, déplacés et réfugiés.
Comment mieux soutenir
Les participants à cet atelier ont été directement mis en relation avec les partenaires organisateurs de Science International, notamment des réseaux tels que les TWAS Fellows, les TWAS Young Affiliates, les TWAS Regional Partners, les académies membres de l’IAP et les membres de l’ISC.
Nous devons comprendre auprès des scientifiques en exil eux-mêmes comment nous pouvons au mieux les soutenir. C’est un devoir moral. Et en tant qu’organisations scientifiques internationales, nous devons nous assurer qu’ils ne sont pas perdus pour la science, et qu’ils peuvent aider à reconstruire leur pays à l’avenir, s’ils le décident.
Mathieu Denis, directeur scientifique, ISC.
« C’est une question complexe comportant de nombreuses nuances. Dans le monde entier, l’accueil des réfugiés suscite encore de la suspicion et de la résistance, mais aussi des réussites que nous devons partager, a déclaré Peter McGrath, coordinateur du programme de diplomatie scientifique UNESCO-TWAS et de l’IAP. Nous devons utiliser Science International comme levier pour engager la communauté scientifique au sens large, y compris l’engagement de plus d’organisations du Sud global, car c’est là que vit la majorité des scientifiques à risque, déplacés et réfugiés. »
Motivation des participants
Les participants ont déclaré que l’atelier les a motivés à être actifs en tant que bénévoles pour l’initiative, à établir des partenariats avec des organisations partageant les mêmes idées, à construire un réseau avec de bonnes pratiques et une portée mondiale, et à en apprendre davantage sur les défis auxquels sont confrontés les scientifiques réfugiés et déplacés.
Pour en savoir plus sur Science in Exile.
Ce post a d’abord été publié par l’ISC.