L’Assemblée générale des Nations unies reconnaît qu’il est impératif de jeter des ponts entre les disciplines scientifiques et les formes de connaissance afin de relever les défis complexes de notre époque.
De l’urgence climatique à la perte de biodiversité en passant par la santé mondiale, les défis complexes auxquels notre monde est confronté exigent des approches novatrices et holistiques qui transcendent les frontières traditionnelles. Dans la recherche d’une coexistence durable entre l’humanité et notre planète, le rôle des sciences est devenu plus crucial que jamais.
Cependant, malgré le soutien scientifique considérable apporté aux objectifs de développement durable (ODD), peu de progrès ont été réalisés. L’état d’esprit linéaire qui prévaut, et qui suppose que la science va naturellement générer des technologies et des solutions alors que les différentes disciplines travaillent en vase clos, n’a pas permis de créer les conditions d’un monde plus juste et plus durable.
Libérer la science
Le Conseil international de la science (ISC) a déjà étudié les raisons pour lesquelles la science n’apportait pas une contribution plus importante et plus efficace dans son rapport intitulé « Libérer la science », soulignant la nécessité d’adopter de nouvelles façons de faire de la science, de rendre les connaissances exploitables, de les décloisonner et de s’engager véritablement auprès des parties prenantes. En juillet, avec le lancement de son rapport “Flipping the Science Model” lors du Forum politique de haut niveau (FPHN) de 2023, l’ISC a proposé un modèle scientifique alternatif pour la recherche transdisciplinaire mondiale qui rassemble correctement les communautés, les décideurs politiques et la science, et ce à travers le dividende mondial.
En proclamant la Décennie internationale des sciences au service du développement durable, l’Assemblée générale des Nations unies signale la nécessité de passer à une ère transformatrice de collaboration et de progrès fondés sur la science. Elle reconnaît, au niveau international le plus élevé, que la réalisation du développement durable nécessite une approche transdisciplinaire et multidimensionnelle globale, qui jette un pont entre les disciplines scientifiques, toutes les formes de connaissances et les domaines de la science, de la politique et de l’action.
Une approche mondiale efficace et inclusive
Enracinée dans l’Agenda 2030, cette Décennie cherche à exploiter une approche mondiale de la durabilité plus efficace et plus inclusive, fondée sur la coopération synergique de toutes les sciences et de toutes les formes de connaissances, de manière intégrative et transformatrice, afin d’éclairer l’élaboration des politiques et la mise en œuvre des ODD.
L’ISC ne se contente pas de soutenir cette approche, il va plus loin en avançant que le code de la recherche et de l’action devrait être adopté comme pratique standard dans la science de la durabilité et être considéré comme un ajout essentiel et intégral au paradigme scientifique traditionnel. Ce cadre, appelé “Mission Science for Sustainability”, envisage un modèle dans lequel l’agenda de la science de la durabilité est adapté aux besoins uniques des communautés régionales et des parties prenantes.
Cet alignement, facilité par un réseau de centres régionaux de durabilité financés et habilités au niveau mondial, encouragerait la collaboration et s’attaquerait à l’état d’esprit fragmenté et compétitif afin de favoriser une véritable approche “big science” des défis du développement durable.
Cet article a été publié pour la première fois par le Conseil international de la science (l’ISC)