De juillet 2020 à juillet 2023, le projet DiDEM permettra à la science et aux décideurs de dialoguer pour la gestion de l’environnement côtier et marin dans sept pays africains.
La conception du projet DiDEM repose sur le constat suivant : alors que la science ne cesse d’acquérir de nouvelles connaissances sur les milieux naturels, faisant parfois des constats alarmants sur leur dégradation sous l’effet des activités anthropiques, les décideurs et la société civile prennent rarement en compte de manière approfondie ces résultats au regard des enjeux. Renforcer l’impact de la production scientifique sur les décideurs, notamment dans les pays en développement, est une priorité pour la communauté internationale.
Le projet couvre la zone du canal du Mozambique, considérée comme le deuxième hotspot de biodiversité marine tropicale au monde, jusqu’à la zone à l’est de Madagascar, où l’on trouve quelques milliers de monts sous-marins. La stabilité géologique des côtes continentales et le régime hydrodynamique du canal et de ses courants rendent les écosystèmes côtiers et pélagiques de cette zone riches et diversifiés, très productifs et caractérisés par un haut degré de connectivité, qui joue un rôle essentiel dans le maintien de cette biodiversité exceptionnelle.
Développer la capacité de prise de décision
Par conséquent, le rôle de l’approfondissement des connaissances scientifiques et du renforcement des capacités de recherche dans les pays du Sud est primordial pour permettre à ces États de s’intégrer dans les négociations en cours et de développer leurs capacités de prise de décision et d’élaboration de politiques pour la gestion durable des environnements côtiers et marins sur la base des connaissances scientifiques. C’est pour répondre à ce dernier défi que DiDEM a été conçu, afin de jeter les bases, dans le périmètre de l’Océan Indien Occidental (OIO), d’une approche innovante pour soutenir le dialogue entre la science et les décideurs.
DiDEM valorise les résultats des programmes de recherche coordonnés par l’IRD et s’appuie sur les réseaux de partenariats académiques, institutionnels et locaux mis en place par les équipes de l’Institut dans le périmètre de l’OIO. Il vise à mobiliser une partie de la communauté scientifique, déjà impliquée dans les domaines de l’OIO, dans une approche multidisciplinaire et inclusive de la société civile, à diffuser les connaissances scientifiques auprès des institutions régionales, des autorités nationales et des collectivités locales ayant des responsabilités dans la gestion des environnements côtiers et marins, et à renforcer les capacités des professionnels et des étudiants de la région par une approche intersectorielle.
Porosité entre le monde de la recherche et la société
Il s’agira donc de favoriser la porosité entre le monde de la recherche et la société dans les pays concernés, afin de :
- déployer des méthodologies et des outils innovants d’aide à la décision auprès des décideurs de l’OIO ;
- former des experts qui pourront conseiller les décideurs locaux ;
- impliquer la société civile en sensibilisant les jeunes et en soutenant les dynamiques partenariales multi-acteurs.
Les activités de DiDEM seront réparties autour de trois grandes domaines : Deltas, Îles et archipels, Eaux internationales, grands fonds et monts sous-marins.
Rappelons que DiDEM, les 19 et 20 mai 2021, a été officiellement lancé avec deux événements : le Coup d’envoi et la première réunion du Comité directeur (CoPIL).
Coup d’envoi – 19 mai 2021
La réunion de lancement a été l’occasion de réunir l’ensemble des partenaires du programme DiDEM et de présenter les activités et le contexte partenarial. Les promoteurs du programme sont intervenus en rappelant que DiDEM :
- soutient l’innovation par la « recherche-action » (J. Etienne, FFEM) ;
- s’aligne sur d’autres programmes environnementaux d’envergure, tels que la « Décennie des sciences de la mer au service du développement durable » (ONU) et le « Programme prioritaire de recherche pour la lutte contre le changement climatique » (MESRI) (A. Lagrange, MESRI) ;
- est pluridisciplinaire et s’inscrit bien dans l’approche « science de la durabilité » soutenue par l’IRD, qui permet de co-construire des solutions (M. Guyader, IRD) ;
- est triplement pertinent par rapport aux objectifs de l’IRD : d’un point de vue thématique, géographique et partenarial (L. Cocogne, IRD).
Les membres de l’équipe de recherche ont précisé le périmètre géographique couvert par le programme DiDEM et sa répartition en « zones ateliers » (Iles et Archipels, Deltas et Estuaires, Haute Mer, Fonds Marins lointains et profonds), les thèmes de recherche (Connectivité, Erosion côtière, Gouvernance, Aires protégées, Pollution par les macro-déchets), ainsi que les méthodologies et outils innovants développés pour chacun d’entre eux (ex. observatoires participatifs, graphes cognitifs, tutoriels juridiques, analyse prospective, décryptage du droit international de la mer, outils de médiation, etc.)
Les intervenants invités (J. Bosire de la Convention de Nairobi, T. Andrew du programme SAPPHIRE, G. Bessero de Monaco Explorations, M. Leone du CRDI) sont intervenus pour présenter leurs organisations, ainsi que les liens étroits de collaboration qui existent avec le programme DiDEM.
Comité directeur – 20 mai 2021
Le premier Comité de pilotage de DiDEM a réuni les principaux financeurs du programme et l’équipe de coordination. L’objectif du Comité était de présenter l’organisation de la coordination et de la gouvernance du programme sur des sujets tels que le reporting, le plan de communication ou la science ouverte.
Les membres du comité ont convenu de se réunir une fois par an, en gardant un canal de communication ouvert pour les événements importants ou les temps forts. Le calendrier des activités 2021 a été présenté par les équipes et ce fut l’occasion de discuter des synergies possibles avec les projets en cours dans la région.
Pour voir l’enregistrement du « Coup d’envoi », consulter la présentation de l’événement et obtenir plus d’informations sur le programme, visitez le site internet de DiDEM.
Ce contenu a d’abord été publié par l’IRD.