La première cohorte de lauréats de la bourse FLAIR de l’AAS a été présentée.
L’aspiration de l’Afrique à mener des recherches de pointe afin de relever les défis mondiaux et de bâtir son économie du savoir a reçu un coup de pouce à la suite de bourses de recherche accordées à 29 scientifiques africains en début de carrière.
Les bourses du Future Leaders-African Independent Research (FLAIR, Futurs leaders de la recherche indépendante en Afrique) ont commencé l’année dernière pour donner aux chercheurs africains en début de carrière la possibilité de développer des recherches scientifiques de pointe dans les institutions africaines afin de relever les défis mondiaux, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Projets pertinents pour l’Afrique
Le programme de subventions indépendant, soutenu par l’Académie africaine des sciences, la Royal Society et le Global Challenges Research Fund du Royaume-Uni, a annoncé ses lauréats 2020 la semaine dernière (11 mai) ; chaque boursier devant recevoir jusqu’à environ 370 000 dollars pendant deux ans.
Les chercheurs se concentreront sur des projets tels que la découverte de médicaments, l’énergie propre et la sécurité alimentaire qui sont des problèmes mondiaux particulièrement pertinents pour le programme de recherche de l’Afrique.
Encourager les jeunes leaders
« Le FLAIR est conçu pour encourager les jeunes leaders capables de mener, dans les universités et instituts de recherche africains, des recherches compétitives à l’échelle mondiale, et de contribuer à bâtir sur le continent des économies fondées sur le savoir », explique Judy Omumbo, gestionnaire de programmes à l’AAS.
La promotion 2020 comprend des chercheurs de pays africains, dont le Cameroun, l’Éthiopie, le Ghana, le Nigeria, le Soudan, l’Afrique du Sud et l’Ouganda. En plus du financement, les boursiers auront accès à des possibilités de formation, de mentorat et de collaboration avec d’autres scientifiques africains et britanniques.
Des résultats qui ont un impact sur la société
Selon un communiqué de presse publié par l’AAS la semaine dernière (11 mai), les lauréats ont été sélectionnées parmi 400 candidats à travers l’Afrique.
« En tant que jeune chercheur, cette bourse est un tremplin pour me faire connaître et pour produire des résultats qui ont un impact sur la société », explique Emmanuel Opolot, un des lauréats 2020 et professeur au Collège des sciences agricoles et environnementales de l’université de Makerere en Ouganda.
Il envisage de développer des cartes numériques des sols pour guider les agriculteurs dans la gestion des sols, de l’eau et des nutriments.
Nanomatériaux pour le stockage de l’énergie
Quant à Assumpta Chinwe Nwanya, professeure au département de physique et d’astronomie de l’université du Nigeria, elle cherche à créer des nanomatériaux pour le stockage de l’énergie.
« Nous cherchons à utiliser des produits photochimiques à partir de plantes, comme agent réducteur dans la production de nanomatériaux », explique-t-elle. Dans le processus, nous réduirons les besoins énergétiques qui sont conventionnellement nécessaires pour fabriquer des nanomatériaux, ce qui en fera une technique de synthèse respectueuse de l’environnement. »
Stimuler la recherche en électro-énergie
Grâce au soutien de la bourse FLAIR, elle espère stimuler la recherche en électro-énergie au Nigeria.
« Je voudrais me procurer du matériel qui servira à mon établissement et à d’autres au Nigeria, et aider à établir une base en matière de recherche en nanosciences », dit-elle.
Renforcer les capacités en Afrique
Pour sa part, Lauren Arends, chercheuse au H3D, centre de découverte et de développement de médicaments situé à l’université du Cap, en Afrique du Sud, voit cette bourse comme un moyen de développer les capacités sur le continent.
Son travail cible un groupe d’enzymes (substances produites par des organismes vivants qui agissent comme des catalyseurs entraînant des réactions biochimiques) appelées kinases dans le parasite du paludisme afin de faciliter les efforts de découverte de médicaments.
« C’est l’occasion de renforcer nos capacités en enzymologie [étude des enzymes] et en biologie structurale, où nous faisons du bon travail mais où nous sommes encore derrière le reste du monde », dit Lauren Arends.
Sauvegarder la perspective locale
Heidi Prozesky, professeur associé au Centre de recherche sur l’évaluation, la science et la technologie basé à l’université de Stellenbosch en Afrique du Sud, confie à SciDev.Net qu’avec FLAIR, la participation de l’AAS aide à sauvegarder la perspective locale.
« Il est important de conserver une représentation africaine suffisante pour décider des problèmes africains qui nécessitent une représentation africaine », dit-elle.
Avec la prochaine série de candidatures FLAIR ouverte jusqu’à la semaine prochaine (27 mai), Judy Omumbo dit que le programme cherche à se développer à l’avenir.
« Nous voulons nous avoir une croissance en nombre et également dans des disciplines scientifiques qui ne sont pas bien soutenues dans la recherche postdoctorale », dit-elle à SciDev.Net.
Laura Owings
Cet article a d’abord été publié par SciDev.net