Les promesses et les risques de la révolution numérique pour le développement durable.
Billet précédent dans cette série.
Parmi les sujets qui ne sont pas explicitement présents dans les ODD, on trouve la révolution numérique. Il est certain que les transformations apportées par la science et les technologies numériques sont (et seront) majeures, et difficiles à prévoir avec précision.
Les auteurs du rapport The Future is Now ont consacré un encadré à cette révolution numérique.
Ils soulignent que la numérisation est souvent présentée comme un facteur de développement durable, par exemple en donnant accès à l’information et aux services partout dans le monde, même dans des endroits reculés, et aux populations analphabètes.
L’un des principaux moteurs du développement durable dans les années à venir sera la révolution numérique, constituée par les progrès constants de l’intelligence artificielle, de la connectivité, de la numérisation de l’information, de la fabrication additive, de la réalité virtuelle, de l’apprentissage machine, de la blockchain, de la robotique, de l’informatique quantique et de la biologie synthétique. […]
La révolution numérique est déjà en train de remodeler le travail, les loisirs, les comportements, l’éducation et la gouvernance. En général, ces contributions peuvent augmenter la productivité du travail, de l’énergie, des ressources et du carbone, réduire les coûts de production, élargir l’accès aux services, et peuvent même dématérialiser la production.
Les perdants et les risques de la révolution numérique
Mais, écrivent-ils, il y aura aussi des perdants dans cette révolution, si nous n’y prenons pas garde. L’ODD10 (Réduction des inégalités) est particulièrement menacé.
[…] la perte d’emplois, l’augmentation des inégalités et le déplacement supplémentaire des revenus du travail vers le capital. Avec l’automatisation et les progrès de l’intelligence artificielle et de la robotique, beaucoup plus de travailleurs, même hautement qualifiés, pourraient voir leur emploi et leurs revenus menacés. Alors que de nouveaux emplois pourraient remplacer les anciens, les nouveaux emplois pourraient s’accompagner d’une baisse des revenus réels et des conditions de travail.
Ils dressent également une liste d’autres dangers :
- la sécurité personnelle, les atteintes à la vie privée
- les cyberattaques ou la cyberguerre
- de nouveaux monopoles dans les services numériques
- la manipulation des médias sociaux qui porte atteinte à la démocratie
- les cyberaddictions
- l’exclusion des personnes âgées qui ne peuvent pas faire face aux progrès rapides de la technologie
- les “améliorations” humaines
- les machines intelligentes.
Organiser le changement pour la durabilité
Par conséquent, et afin de prévenir ces risques, les auteurs appellent à un travail spécifique sur les transformations numériques et la manière de les exploiter pour un développement durable.
La transformation numérique nécessite un ensemble complet de cadres réglementaires et normatifs, d’infrastructures physiques et de systèmes numériques. Une priorité essentielle devrait être d’élaborer des feuilles de route pour la science, la technologie et l’innovation et de rédiger les principes de la transformation numérique pour le développement durable.