Alors que la pandémie de COVID-19 se propage, les chercheurs de l’IIASA s’efforcent de visualiser les principales informations démographiques et socio-économiques afin d’aider les professionnels de la santé, les gouvernements et les décideurs politiques à prendre des décisions éclairées.
Depuis son premier signalement en Chine vers la fin de 2019, la COVID-19 s’est répandue dans le monde entier, l’Europe devenant rapidement l’une des régions les plus touchées. Les premières statistiques sur la pandémie suggèrent que la tranche d’âge des 65 ans et plus, et surtout des 80 ans et plus est la plus exposée. C’est particulièrement préoccupant car la population de l’UE est vieillissante, et il y a des variations considérables entre les régions en termes de développement économique.
La combinaison de ces deux éléments implique que les différentes régions sont confrontées à des défis différents en termes de propagation du virus, d’impact sur les systèmes de santé publique et de sécurité sociale , et de pertes économiques. Les chercheurs de l’IIASA ont suivi la progression de la pandémie dans la région et ont mis à disposition des cartes qui visualisent les principales informations démographiques afin d’aider les professionnels de la santé, les gouvernements et les décideurs politiques à prendre des décisions éclairées.
Participer à l’information des décideurs
« La propagation rapide du virus a obligé de nombreux pays à prendre des mesures drastiques, comme la fermeture d’espaces publics, d’écoles et d’entreprises, dans le but de limiter la mobilité et les interactions humaines. Ces mesures sont collectivement appelées “distanciation sociale” et reposent sur le principe que moins il y a d’interactions entre les personnes, plus le virus se propage lentement et mieux le système de santé est capable de le gérer. Pour savoir si les mesures sont efficaces et pendant combien de temps elles doivent être maintenues, les décideurs ont toutefois besoin d’informations qui les aident à prendre des décisions éclairées. Comme nous nous trouvons dans une situation sans précédent, ces informations ne sont pas toujours facilement accessibles. Ce projet vise à combler cette lacune », explique Asjad Naqvi, chef de projet et chercheur au sein du programme d’analyse des systèmes avancés de l’IIASA.
Des cartes faciles à utiliser et mises à jour
Cette série de cartes faciles à utiliser explore visuellement une variété d’indicateurs démographiques, socio-économiques et sanitaires, notamment les migrations et les changements démographiques, le revenu moyen des ménages et le nombre de médecins et de lits d’hôpitaux disponibles dans chaque pays de l’UE. Les visualisations sont compilées à l’aide d’indicateurs sélectionnés dans la base de données d’Eurostat accessible au public, et seront régulièrement mises à jour pour refléter les changements dans les nombres de cas signalés.
L’équipe prévoit de continuer à élargir la liste actuelle d’indicateurs afin de contribuer aux efforts visant à mieux comprendre les contextes socio-économiques et démographiques dans lesquels se déroule la crise actuelle de la COVID-19. Des travaux sont également en cours sur un site web interactif qui servira de dépôt pour toutes les recherches de l’IIASA liées à la COVID-19 et de plateforme pour visualiser et parcourir les dernières mises à jour, ainsi que les versions historiques des cartes
Des vulnérabilités et des opportunités
« L’ampleur de nos interconnexions nous a amenés à reconnaître que nous vivons dans un village mondial, et cette pandémie a levé tous les doutes qui subsistaient. Cependant, l’ordre mondial sous-jacent du tourisme, du commerce, des affaires et de l’éducation omniprésents a le potentiel de créer des vulnérabilités, tout en offrant une opportunité de générer des informations critiques spécifiques au secteur qui pourraient être systématiquement exploitées pour permettre des réponses mondiales et nationales rapides et efficaces aux risques », conclut Leena Srivastava, directrice générale adjointe de l’IIASA pour la science.
Vous pouvez télécharger le rapport (en anglais).
Ce billet a d’abord été publié sur le site de l’IIASA..