Grigori Trubnikov, directeur du JINR, explique comment la recherche fondamentale en physique nucléaire contribue à la réalisation des objectifs de développement durable
La science fondamentale que nous réalisons en physique fondamentale, en physique des particules, apporte beaucoup à notre vie. Par exemple, les nouveaux isotopes que nous étudions et découvrons lors de la synthèse de nouveaux superéléments trouvent immédiatement une utilisation utile en médecine nucléaire et dans les diagnostics médicaux. Les nouveaux matériaux que nous créons et étudions à l’aide de faisceaux de neutrons donnent de nouveaux alliages, une nouvelle qualité de matériaux pour tous les objets qui nous entourent, qu’il s’agisse d’avions, de trains ou de bien d’autres choses.
En quoi vos activités sont-elles liées au développement durable ?
Les instruments tels que le réacteur nucléaire ou l’accélérateur supraconducteur, par exemple, sont en effet très utiles dans le domaine des sciences du climat pour étudier le changement climatique mondial et l’écologie, car les particules chargées et neutres sont des instruments très utiles pour comprendre la structure de la matière, les sources de pollution, les pollutions chimiques ou industrielles. Elles nous aident également à établir des prévisions concernant le changement climatique mondial et les processus écologiques mondiaux. Et tout cela, j’en suis sûr, contribue à un développement durable.
Qu’attendez-vous de l’Année internationale ?
La possibilité pour la science fondamentale de parler davantage d’elle-même dans chaque pays. C’est vraiment très important. Je suis sûr qu’il attirera beaucoup d’attention. Sa diffusion dans le monde entier permettra de créer de nouveaux liens entre les différentes équipes scientifiques, entre les différents pays, entre les nouveaux partenaires des différents continents. Beaucoup plus de gens connaîtront, apprendront l’existence d’autres équipes de recherche, de différents projets de recherche brillants, de priorités, de différentes priorités nationales dans différents États, de discussions non pas sur des conflits mondiaux, non pas sur des questions politiques, mais sur des objectifs communs et conjoints en vue d’un développement durable pour l’humanité entre différents pays, entre tous les pays. C’est l’instrument le plus fort pour établir la paix dans le monde.
Propos recueillis par Marine Meunier