Dans cette interview réalisée lors de la cérémonie d’ouverture de l’IYBSSD, Mathieu Denis, directeur principal et chef du Centre for Science Futures (ISC), explique les efforts déployés par son organisation scientifique pour promouvoir les sciences fondamentales.
Comment parvenir à un développement durable à l’échelle mondiale ?
La question de la durabilité, c’est certainement l’enjeu, l’enjeu premier pour l’humanité et pour la planète en ce moment. L’ensemble des objectifs du développement durable ne pourront pas être atteints sans une participation très forte des sciences sociales, sans l’apport fondamental des sciences sociales. C’est très évident. Il y a des objectifs individuels qui se rapportent plus spécifiquement aux domaines de savoir des sciences sociales. C’est vrai sur la pauvreté, c’est vrai sur les inégalités, c’est vrai sur les enjeux de genre, c’est vrai sur l’éducation. Mais même au delà, les enjeux environnementaux comme tel, climatique, sur la nourriture, sur l’eau, ont besoin aussi de l’apport des sciences sociales pour comprendre ce qui permettra de changer les pratiques, comprendre comment les politiques publiques peuvent être formées pour répondre à ces enjeux là.
Pourquoi se focaliser sur les sciences fondamentales ?
Je pense que là où l’accent est mis, c’est pour dire qu’il y a une attention particulière qui en ce moment doit être portée aux sciences fondamentales, qui nécessitent un temps de production, un temps de recherche plus long. Donc dans le cadre qui est le nôtre en ce moment, avec une convergence de points de bascule sociaux, environnementaux, géopolitiques. Il est évident que les décideurs, les décideuses sont tentés par l’immédiateté, avec raison. Mais il ne faut pas perdre de vue l’importance de ce temps long et donc de l’investissement monétaire, mais aussi en capacité dans les sciences fondamentales.
Quel est votre vœu le plus cher pour cette année à venir ?
La question de la durabilité, c’est certainement l’enjeu premier pour l’humanité et pour la planète en ce moment. Il faut qu’on réussisse à créer une forme de consensus, certainement au sein de nos communautés scientifique, mais j’espère aussi au sein d’un large groupe d’Etats membres, un consensus autour de l’importance d’assurer les sciences fondamentales, d’assurer le fonctionnement des sciences fondamentales, la collaboration internationale dans les sciences fondamentales autour des enjeux de durabilité. Si en un an, on peut réussir à faire cela et le Conseil international des sciences va travailler avec les partenaires là dessus, je pense qu’on aura atteint nos objectifs.
Interview de Laurent Orluc