Les 15 auteurs du rapport Our Future is Now font une évaluation alarmante des chemins que nous empruntons collectivement relativement aux ODD.
Comme nous l’avons déjà rappelé dans un précédent billet, pour certains ODD, nous somme plutôt en régression.
Pire, on peut s’interroger sérieusement quant à la durabilité du développement proposé par les ODD. Citons simplement le rapport :
Des évaluations récentes montrent que, dans le cadre des tendances actuelles, les systèmes sociaux et biophysiques naturels de la planète ne peuvent pas soutenir les aspirations au développement humain universel qui est inscrit dans les objectifs.
Aucun pays n’est encore en mesure de répondre de manière convaincante à un ensemble de besoins humains fondamentaux à un niveau d’utilisation des ressources globalement durable. Cela est illustré par [la figure d’ouverture de ce billet], qui montre la position des pays en fonction de leur satisfaction des seuils sociaux – c’est-à-dire des niveaux minimalement acceptables de bien-être individuel et social selon de multiples dimensions -, et de leur impact environnemental.
Si nous voulons réaliser l’Agenda 2030, tous les pays devraient se situer, en moyenne, dans le quadrant supérieur gauche. Il est facile de voir que nous en sommes loin. Et nous ne sommes pas actuellement sur la bonne voie pour y parvenir :
Il est clair qu’un scénario de statu quo ne permettra pas d’atteindre bon nombre des objectifs de développement durable et ne constituera peut-être même pas une garantie contre un retour en arrière.
Les données actuellement disponibles montrent qu’aucun pays n’est sur la bonne voie pour reconfigurer la relation entre l’homme et la nature de manière durable. Tous sont éloignés, à des degrés divers, de l’objectif primordial qui consiste à équilibrer le bien-être humain et un environnement sain.
Alors, sommes-nous définitivement condamnés et devons-nous cesser d’essayer de faire quoi que ce soit ? Non, bien sûr. Mais ce ne sera pas facile, et nous devons être prêts à changer nos habitudes.
Il y a des raisons d’espérer : le bien-être humain ne doit pas dépendre d’une utilisation intensive des ressources. Une étude a révélé des variations considérables dans les niveaux d’utilisation des ressources biophysiques entre les pays qui avaient réussi à franchir des seuils sociaux particuliers – un certain nombre de pays l’avaient fait tout en restant dans les limites biophysiques.
En effet, il y a des exemples de meilleurs cas pour presque tous les seuils sociaux, ce qui démontre que l’on peut faire progresser le développement humain dans les limites d’un impact durable sur la nature.
Afin d’accélérer les progrès de cette manière, il faut une approche plus intégrée qui aborde simultanément plusieurs objectifs, plutôt que des approches sectorielles étroites qui se concentrent sur un seul objectif, ou sur un sous-ensemble d’objectifs excessivement restreint. La manière la plus efficace – voire la seule – de progresser sur un objectif donné est de tirer parti des synergies positives avec d’autres objectifs tout en résolvant ou en améliorant les compromis négatifs avec d’autres.