Le défi est double : changer complètement la production mondiale d’énergie afin que chacun en ait assez, sans ajouter d’émissions de gaz à effet de serre.
Le quatrième point d’entrée pour les objectifs de développement durable dans le rapport The Future is Now est Énergie décarbonée et accès universel.
Le plus difficile ici est de gérer un renversement complet de la situation qui prévaut au moins depuis le début de la révolution industrielle : la dépendance mondiale aux combustibles fossiles. Dans les termes actuels, l’ensemble de la population mondiale pourrait peut-être avoir accès à l’énergie, mais le prix à payer pour l’environnement, en particulier pour le changement climatique, serait insupportable.
Aussi une question de santé
Par ailleurs, des ressources énergétiques plus propres (décarbonées autant que possible) sont également nécessaires pour améliorer la santé des populations, même si elles peuvent utiliser de la biomasse renouvelable. Aujourd’hui, environ 3 milliards de personnes cuisinent en brûlant des combustibles polluants, et les fumées correspondantes provoquent environ 3,8 millions de morts par an.
Il est frappant de constater, comme le font remarquer les auteurs du rapport, que la plupart des solutions dont nous avons besoin existent déjà :
… de nombreuses technologies existent déjà pour accroître l’accès à l’énergie et passer à des filières décarbonées, et ces technologies ont des coût de plus en plus abordables. Les mesures d’efficacité énergétique sont des moyens simples et très efficaces de réduire la demande de combustibles fossiles et de lutter contre la pollution atmosphérique, et les technologies d’économie d’énergie entraînent souvent des avantages économiques à long terme.
Toutes les sciences fondamentales peuvent aider à faire mieux
La chimie et la physique de base ont fait un assez bon travail en fournissant les principes et les matériaux qui permettent aux technologues de développer des équipements efficaces pour les énergies renouvelables. Mais bien sûr, il reste à faire : amélioration de l’efficacité, utilisation de matériaux moins coûteux et moins polluants (la biologie et les sciences de la terre et de l’atmosphère peuvent également y contribuer).
Les mathématiques sont également nécessaires, notamment pour gérer les réseaux d’énergie : dimensionnement ; variations de charges et de production quotidiennes et saisonnières ; ajustement de sources très diverses. De nouveaux modèles économiques doivent également être développés, afin que personne ne soit laissé de côté.
Dans le même temps, des technologies nouvelles et améliorées sont également nécessaires, notamment en matière de gestion et de développement des réseaux intelligents, d’interconnexion avec les régions voisines, de production flexible, de réponse à la demande, de stockage de l’énergie et de l’électricité à long terme et à moindre coût, et de sources d’énergie pour certains modes de transport. La recherche et le développement devraient soutenir l’infrastructure nécessaire aux technologies clés, notamment pour les réseaux de chauffage et de climatisation, les stations de recharge pour les véhicules électriques et les micro-réseaux pour la production d’énergie distribuée. Les réseaux électriques doivent être conçus pour permettre des taux de pénétration élevés des énergies renouvelables, et les technologies numériques peuvent être déployées pour améliorer l’efficacité de la distribution et la disponibilité de l’énergie.
À suivre.