Les difficultés sur la voie des ODD dépendent à la fois de l’état des connaissances scientifiques et du consensus social et politique.
Billet précédent dans la série.
Continuons notre lecture du chapitre 3, La science au service du développement durable, du rapport The Future is Now. Nous n’avons pas terminé l’introduction.
Elle se poursuit par une classification, illustrée par la figure en haut de cette page. Les progrès possibles vers les ODD dépendent à la fois de ce que la science (et l’expérience) nous permet de savoir, et de ce qui est socialement possible.
La science au service du développement durable doit fournir les preuves permettant de sortir des impasses sociales, économiques et, surtout, politiques actuelles, en proposant des solutions créatives et transformatrices qui entraînent des changements profonds, voire permanents. La réalisation de l’Agenda 2030 ne peut être laissée au hasard ; elle nécessite des transformations délibérées. La portée politique de l’action dépend toutefois en grande partie de l’interaction entre les certitudes factuelles que la science peut produire et les facteurs sociopolitiques qui peuvent être plus difficiles à délimiter, et exiger une négociation.
Comme l’illustre la figure, les défis actuels peuvent être classés de la façon suivante.
- Défis simples – Des preuves scientifiques largement incontestées constituent la base de la prise de décision et de la planification (ex. : le recyclage).
- Défis complexes – Les preuves ne sont pas contestées, mais il existe de nombreuses lacunes dans les connaissances. La voie à suivre peut être éclairée par une meilleure compréhension des systèmes sociaux et écologiques couplés (ex. : pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement que les entreprises locales et transnationales trouvent économique d’adopter).
- Défis compliqués – Les preuves sont suffisantes, mais la mise en œuvre nécessite un consensus sociétal (ex. : des politiques de taxation modérée du carbone et de redistribution des revenus). Ces défis nécessitent des efforts de communication pour sensibiliser, mobiliser des réponses, stimuler les négociations, contourner les avantages acquis et créer une demande sociétale d’action adéquate.
- Défis cruels – Pas cruels au sens du mal, mais plutôt cruellement difficiles. Ici, le manque de certitudes factuelles se conjugue à un faible soutien de la société. Les décisions purement factuelles ne semblent plus possibles, ce qui peut faire paraître ces défis insurmontables (ex. : décarbonisation, ou moyens de créer des systèmes alimentaires durables).
- Chaos – Les problèmes sont inconnus et non négociables (ex. : transformation du fondamentalisme religieux en violence terroriste, préjudice total causé par le franchissement de points de bascule écologiques).