AFRAMED est un projet financé pour cinq ans (2022-2026) par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). C’est un projet ambitieux pour le développement de la cristallographie en Afrique.
La cristallographie est une science puissante qui aide à comprendre le monde qui nous entoure. Elle permet de déterminer la structure des matériaux au niveau atomique, et les chercheurs utilisent ces connaissances pour expliquer le comportement des choses. Ces connaissances peuvent être utilisées pour améliorer les propriétés des matériaux et contribuer à la mise au point de nouveaux matériaux et médicaments aux propriétés améliorées.
Sur le continent africain, cette science en est à ses débuts grâce à l’initiative africaine de l’UICR, à l’Association cristallographique africaine (AfCA), à l’UNESCO, à l’ISC, au CNRS et aux associations nationales de cristallographie d’Afrique du Sud, d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, du Cameroun, du Congo Brazzaville et du Sénégal. L’un des outils utilisés pour remédier au manque d’équipement, principal facteur responsable du retard dans le développement de la cristallographie en particulier et de la science en général sur le continent, a été l’existence des OpenLabs. Il existe différents types d’OpenLabs : OpenLab type I, OpenLab type II, le Travelling Lab et l’OpenFactory.
L’OpenFactory a eu lieu à Grenoble (France) et à Darmstadt (Allemagne) ; les OpenLabs de type I et II se sont tenus au Sénégal, au Cameroun, en Tunisie, en Algérie, au Maroc, au Bénin, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Congo Brazzaville, en Mauritanie et au Kenya. Les détails de ces quatre types d’OpenLabs sont donnés sur le site de l’UICR.
Avec la pandémie de COVID-19, il n’était plus possible d’organiser ces OpenLabs et de continuer à former nos collègues africains sur le continent africain. L’idée d’utiliser des diffractomètres à distance a été proposée, et le projet CNRS IRN (International Research Network) « AFRAMED » a été lancé par le président de l’Initiative Afrique de l’IUCr, le Professeur Claude Lecomte, et son équipe à Nancy (France).
La cérémonie de lancement d’AFRAMED
AFRAMED ( « Appui à la formation et à la recherche en Afrique par des mesures à distance ») est un projet financé pour cinq ans (2022-2026) par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il vise à aider les chercheurs et enseignants universitaires africains dont le domaine de recherche dépend de la cristallographie – chimistes, physiciens, géologues et biologistes – à réaliser des expériences de diffraction depuis leur laboratoire d’origine en utilisant un diffractomètre français à distance pour des activités de recherche ou d’enseignement.
Au cours des cinq années du projet, au moins trois représentants de différents pays africains, qui occupent des postes permanents dans leurs universités, seront formés dans les laboratoires des partenaires français du projet pendant au moins un mois.
Ces représentants se connecteront ensuite à distance au diffractomètre pendant environ 100 heures par an depuis leurs pays respectifs. Ce temps est utilisé pour les mesures de diffraction des rayons X de nouveaux cristaux et pour la formation d’étudiants et d’autres conférenciers permanents intéressés. À la fin du projet, au moins 15 représentants nationaux en Afrique seront formés et au moins 15 pays africains seront impliqués dans le projet.
Le projet a été lancé le 31 août 2022 dans la salle de conférence de la Faculté des sciences de l’Université de Lorraine avec trois laboratoires français du CNRS (CRM2 Nancy, LCC Toulouse et Institut Européen de Chimie et Biologie Bordeaux) et six pays africains (Cameroun, Gabon, Egypte, Togo, Côte d’Ivoire et Sénégal) en présence de nombreuses personnalités : Professeur Alain Schuhl, Directeur général délégué à la science du CNRS ; Professeur Christelle Roy, Directrice Europe et affaires internationales du CNRS ; Dr Edwige Elmer-Laurent, Déléguée régionale du CNRS ; Dr Hélène Boulanger, Présidente de l’Université de Lorraine ; Professeur Karl Tombre, Vice-président en charge de la coopération internationale ; Professeur Amal Kasry, responsable du renforcement des capacités à l’UNESCO ; et Professeur Delia Haynes, Présidente de l’AfCA.
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