Dans cet entretien accordé lors de la cérémonie d’ouverture de l’IYBSSD, Umezuruike Linus Opara, du Centre international de l’UNESCO pour la biotechnologie, affirme qu’avec des infrastructures de recherche de qualité, les jeunes Africains seront en mesure de résoudre divers problèmes mondiaux.
Infrastructures de recherche
Je veux voir cela de mon vivant, peut-être même dès cette année, des infrastructures de pointe où les jeunes de toute l’Afrique peuvent venir se « salir » les mains pour résoudre des problèmes. Mon travail porte essentiellement sur deux domaines. Le premier consiste à mener des recherches pour le développement, en particulier dans le secteur agroalimentaire.
Nos recherches visent donc à relier la production agricole aux marchés en utilisant des technologies de production, de post-récolte et de commercialisation, de distribution, d’expédition et de gestion de la qualité. Nous faisons donc partie de ceux qui appliquent les sciences fondamentales au développement de technologies et d’innovations pour la création de valeur ajoutée dans l’agriculture. Nous sommes donc à l’avant-garde de l’utilisation des sciences fondamentales et de leur transformation en technologies et en innovations pour créer de la valeur.
Quels liens précis pouvez-vous établir entre vos recherches et le développement durable ?
Un exemple typique est le problème des pertes de nourriture et des déchets alimentaires. De quoi parle-t-on ? Environ 50 % de ce que nous produisons ne parvient pas au consommateur. Ce que nous faisons maintenant, c’est étudier la physique, la chimie et la biologie du produit afin de comprendre comment il se détériore, puis nous étudions les interventions technologiques qui peuvent prolonger sa durée de conservation. Voilà ce que nous faisons.
Quel est votre plus grand souhait pour cette Année internationale ?
Je veux voir de mon vivant, et peut-être même dès cette année, des infrastructures de pointe où les jeunes de toute l’Afrique pourront venir se salir les mains pour résoudre des problèmes. L’infrastructure de base, l’électricité, l’équipement, les installations, toutes ces choses que nous tenons pour acquises dans notre école en Nouvelle-Zélande, ou lorsque je travaillais en Europe, ces choses que nous tenons pour acquises, de nombreuses régions d’Afrique n’y ont pas accès. Mon rêve est d’avoir, avant la fin de l’année, un laboratoire ultramoderne quelque part au Nigeria, où les jeunes pourront venir se salir les mains. La pauvreté n’est pas qu’une question d’argent, c’est la pauvreté du savoir qui est la plus grave. Nous avons donc beaucoup de connaissances concentrées dans certaines parties du monde. Et c’est une bonne chose, car quelqu’un doit payer pour cela. Mais pour que le monde vive en harmonie, nous devons être capables de franchir les frontières.
Propos recueillis par Laurent Orluc