Selon un rapport des académies des sciences européennes, la production agricole sera transformée à l’échelle mondiale si l’on pratique une « agriculture régénératrice » pour lutter contre le changement climatique.
Le système alimentaire mondial repose sur la production agricole. Cependant, la culture intensive a entraîné la déforestation et la conversion des terres, ainsi que la pollution de l’eau et de l’air. Un tiers des émissions de gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique mondial proviennent de l’agriculture.
Protection et reconstruction
La réponse à ce problème est l’agriculture régénératrice, c’est-à-dire une culture qui protège et restaure les terres agricoles et les écosystèmes environnants. Dans un rapport conjoint, des représentants des académies des sciences européennes ont analysé comment la production agricole peut être transformée à l’échelle mondiale conformément aux hypothèses de l’agriculture régénérative.
Les scientifiques du Conseil consultatif scientifique des académies européennes (EASAC) ont cherché à répondre à plusieurs questions :
La transformation du système alimentaire mondial permettra-t-elle de réduire la pollution climatique (grâce à des investissements dans la recherche et l’innovation et dans les petites exploitations) ?
Les changements proposés nous permettront-ils de fournir de la nourriture à la population mondiale croissante et d’éviter la pauvreté ?
Les changements faciliteront-ils l’accès à une alimentation saine tout en augmentant la biodiversité ?
Un potentiel inexploité
« La transformation de l’agriculture est le plus grand trésor inexploité de la planète pour faire face à la crise climatique. L’agriculture conventionnelle à grande échelle d’aujourd’hui a un impact négatif énorme sur les sols. L’érosion des sols, la perte de la flore et de la faune et donc des nutriments dans les sols, est devenue un facteur majeur en Europe », explique le professeur Thomas Elmqvist, l’un des principaux auteurs du rapport de l’EASAC.
Le rapport montre que la restauration de la biodiversité dans les sols, en particulier dans les prairies, peut augmenter considérablement leur capacité à capter et à stocker le carbone.
« Nous devons faire participer les agriculteurs industriels et adopter une perspective paysagère pour atteindre les objectifs. En fin de compte, nous ne pourrons protéger l’échelle de la production alimentaire qu’en cessant de mettre l’accent uniquement sur la quantité de la production agricole pour privilégier la qualité et la valeur nutritionnelle des produits agricoles ».
Stratégies de l’UE
Le rapport tient compte des stratégies de l’UE :
la biodiversité, c’est-à-dire un plan de protection de la nature à long terme
Farm-to-Fork, c’est-à-dire la transition vers une agriculture plus durable.
Les stratégies susmentionnées sont considérées par le rapport comme des pas dans la bonne direction. Toutefois, il est souligné que jusqu’à présent, les gouvernements ont peu fait pour les mettre en œuvre.
Lisez le texte intégral du rapport de l’EASAC sur “L’agriculture régénératrice en Europe”.
Cet article a été extrait de PAN.