La France produit 92% d’électricité décarbonée mais cette production est insuffisante dès que les températures sont basses indique l’Institut de France, qui s’interroge également sur la place des éoliennes dans le mix électrique français.
Résumé
L’urgence climatique impose de remplacer rapidement l’utilisation des énergies fossiles, fortement émettrices de gaz à effet de serre, par d’autres moyens de production d’énergie. Même dans un contexte de sobriété énergétique, la décarbonisation des transports et de la production de chaleur nécessitera de donner une place beaucoup plus importante à l’électricité bas carbone dans la consommation totale d’énergie.
Ainsi, l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2050 impose le recours aux énergies renouvelables et au nucléaire dans des proportions qui doivent être définies sans a priori idéologique mais en parfaite cohérence avec le contexte énergétique de chaque pays, ses stratégies industrielles et ses contraintes géographiques, économiques, sociales et écologiques.
Les éoliennes dans le mix électrique français
Le questionnement actuel sur la place des éoliennes dans le mix électrique français a conduit les Académies des sciences, des beaux-arts et des sciences morales et politiques de l’Institut de France à croiser leurs évaluations dans le but d’établir un état des lieux et de formuler des recommandations.
La France produit 92% d’électricité décarbonée, fournie principalement par le nucléaire (71%), l’hydroélectricité (11%) et, dans une moindre mesure, par l’éolien (6%) et le photovoltaïque (2%). Cette production nationale est insuffisante dès que les températures hivernales sont basses et, sans vent, la France ne peut alors couvrir ses besoins qu’en important de l’électricité d’origine fossile.
L’électricité éolienne et photovoltaïque
La production d’électricité éolienne et photovoltaïque est caractérisée par une intermittence qui, en l’état actuel des capacités de stockage de l’électricité, empêche de s’affranchir des énergies fossiles. Ces dernières, lorsqu’elles sont importées, pèsent sur la balance commerciale du pays et accroissent sa dépendance énergétique.
L’installation d’éoliennes terrestres et côtières se heurte à une résistance croissante en raison des nuisances qu’elles provoquent : bruit, dénaturation et défiguration des paysages, perte de valeur patrimoniale des biens immobiliers ou d’attractivité touristique des régions concernées. Les éoliennes doivent être installées dans des territoires où le vent est en moyenne assez fort pour être efficace et assez constant pour être utilisable.
Cela conduit à les construire en grand nombre et à les concentrer dans certaines régions, indépendamment des besoins énergétiques locaux, accentuant ainsi un sentiment d’injustice territoriale.
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