Nous avons absolument besoin de science interdisciplinaire pour relever les défis auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui, et qui sont mis en évidence par les ODD.
Billet précédent dans cette série.
Nous sommes toujours dans la lecture de l’introduction du chapitre 3 du rapport The Future is now (et pour encore un billet la semaine prochaine), où les auteurs explorent les relations entre la science et les sociétés.
Ici, ils affirment que de toute façon, les sciences, et peut-être même les plus fondamentales, ne sont pas indépendantes des sociétés dans lesquelles elles sont développées.
Il est clair que la recherche scientifique n’est pas une succession ordonnée de découvertes neutres et de faits stériles. Au contraire, la science est un moteur en constante évolution de changement généralisé, ancré dans la société. Idéalement, ces changements sont pour le meilleur (par exemple, les vaccins pour éradiquer les maladies), mais parfois ils apportent le pire (par exemple, le développement des armes nucléaires).
Ensuite, ils reviennent sur ce qui est l’un des points principaux de cette introduction : la science est nécessaire pour relever les défis auxquels l’humanité est actuellement confrontée.
En outre, les dynamiques sociales et naturelles sont étroitement imbriquées dans les systèmes complexes de l’environnement humain et ne peuvent être pleinement comprises, ni gérées séparément. Par conséquent, en apportant des faits, des connaissances pratiques et des solutions technologiques, la science a également un rôle clé à jouer dans l’Anthropocène, période de l’histoire de la Terre caractérisée par un profonds impact de l’humanité sur la planète dans son ensemble.
Et une fois encore, ils insistent sur l’interdisciplinarité pour relever ces défis et aider à négocier les compromis nécessaires pour réaliser tous les ODD simultanément.
Au cours des dernières décennies, les scientifiques ont commencé à s’intéresser à l’ensemble des défis auxquels l’humanité est confrontée, avec des recherches interdisciplinaires axées sur les systèmes couplés d’environnement humain ou socio-écologiques. Ces perspectives intégrées ont été d’une importance vitale. Par exemple, une étude des liens entre la déforestation et l’alimentation de populations croissantes montre que les choix alimentaires des gens, tels que la consommation de viande rouge, ont une incidence majeure sur les niveaux futurs de déforestation. Ce type de compréhension scientifique de la dynamique socio-écologique complexe peut révéler si les objectifs sociétaux, par exemple l’objectif 2 (Faim « zéro ») et l’objectif 15 (Vie terrestre) ou l’objectif 3 (Bonne santé et bien-être), seront atteints ou non, quels compromis sont nécessaires, qui sera touché et comment, et qui détient la clé des voies de transformation. Comme l’a dit un éminent expert de l’Anthropocène : « La nouvelle normalité concerne les gagnants et les perdants, et la façon de naviguer entre les compromis et les surprises. »