Selon le dernier rapport Femmes au Parlement en 2021 de l’Union interparlementaire (UIP), la proportion mondiale de femmes législateurs augmente à mesure que davantage de pays atteignent la parité hommes-femmes au Parlement.
La proportion mondiale de femmes parlementaires a augmenté de 0,6 % pour atteindre 26,1 % selon le dernier rapport Femmes au Parlement en 2021 de l’UIP. Cette évolution s’inscrit dans la continuité des progrès constatés ces deux dernières années. Cette augmentation peut être largement attribuée au rôle essentiel joué par des quotas bien conçus.
Dans les 48 pays qui ont organisé des élections législatives en 2021, les femmes candidates ont remporté 28,6 % des nouveaux sièges, soit une amélioration cumulée de 2,1 %par rapport aux élections précédentes. Cinq pays affichent désormais la parité ou une plus grande proportion de femmes au parlement, contre trois en 2020 (le Mexique et le Nicaragua ont rejoint Cuba, le Rwanda et les Émirats arabes unis).
Des femmes pour les élections parlementaires
Toutefois, les progrès ne sont pas partagés de manière égale à travers le monde. Si de nombreux pays, comme le Cap Vert et le Pérou, ont enregistré des progrès, d’autres, comme l’Algérie, ont connu un recul. Dans d’autres pays, comme le Japon et les Tonga, la faible représentation des femmes au parlement a persisté. Dans deux régions sur six, les pays organisant des élections en 2021 ont reculé par rapport aux élections précédentes.
La présidente du Bureau des femmes parlementaires de l’UIP, Lesia Vasylenko, a déclaré : « Chaque femme élue rapproche un peu plus les parlements d’une plus grande inclusion et représentativité. Mais les progrès sont encore bien trop lents, la moitié de la population mondiale étant toujours sous-représentée. Il est urgent d’y remédier pour renforcer la démocratie partout dans le monde.»
Les femmes dans les parlements, cela implique…
Le président de l’UIP, Duarte Pacheco, a déclaré : « S’il y a une réussite qui est apparue clairement pendant la pandémie de COVID-19, c’est que les femmes dirigeantes ont très bien réussi à atténuer l’impact du virus sur la santé et la vie des gens. Plus de femmes dans les parlements signifie que le leadership post-pandémie sera plus attentif à toutes les personnes. Nous ne pouvons pas nous permettre de ralentir l’élan vers l’élection d’un plus grand nombre de femmes au Parlement ».
Le Secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong, a déclaré : « Malgré des progrès inégaux dans le monde, l’année 2021 a été riche en exemples positifs de femmes qui se sont levées pour revendiquer leur espace en politique. Cependant, nous pouvons et devons faire beaucoup plus. Surtout les hommes. Nous ne pouvons pas atteindre la parité entre les sexes sans que les hommes et les femmes travaillent ensemble. Et nous savons ce qui fonctionne : nous avons besoin de lois et de politiques fortes, d’institutions sensibles au genre et d’un espace politique sûr.»
Des femmes au sommet
En 2021, 73 nouveaux présidents ont été élus dans les chambres du monde entier. Seuls 18 d’entre eux, soit 24,7 %, étaient des femmes. Au total, au 1er janvier 2022, les femmes représentaient 22 % des présidents de parlement, contre 20,9 % un an auparavant.
Le rapport de l’UIP montre que, s’il y a désormais des femmes présidentes de parlement dans toutes les régions, leur part varie fortement d’une région à l’autre. Les Amériques ont la plus forte représentation de femmes au niveau de la présidence, avec 35,2 %, suivies de l’Europe avec 28,6 %.
En revanche, dans les régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et du Pacifique, chaque région ne compte qu’une seule femme présidente, soit une proportion de 4,2 % et 6,3 % respectivement.
Femmes présidentes
Deux pays ont élu des femmes présidentes pour la première fois de leur histoire : Xiomara Castro de Zelaya au Honduras et Samiha Suluhu en Tanzanie.
Et les Samoa ont élu Naomi Mata’afa comme première femme Premier ministre, un événement marquant non seulement pour les Samoa, mais aussi pour toute la région du Pacifique.
Les quotas font la différence
Comme on l’a vu les années précédentes, les quotas sont l’un des facteurs de réussite les plus importants pour accroître la représentation des femmes. Parmi les 30 pays qui avaient mis en place une forme de quotas pour la chambre unique/basse en 2021, 31,9 % des députés élus étaient des femmes, contre 19,5 % dans les pays sans quotas.
Dans les chambres hautes, 29,1 % des députés élus dans les quatre pays qui appliquent des quotas étaient des femmes, contre 23,9 % dans les pays qui n’appliquent aucune mesure positive de ce type.
Toutefois, les quotas à eux seuls ne facilitent pas forcément une meilleure représentation des femmes. Le rapport de l’UIP souligne qu’il est tout aussi important de disposer de règles claires et bien rédigées, assorties de mécanismes d’application.
Les progrès restent intermittents
Une fois encore, c’est dans la région des Amériques que la représentation féminine est la plus élevée, avec 39,1 % de femmes parmi les parlementaires élus ou nommés en 2021. L’amélioration de 13,8 % du Pérou est en tête des Amériques et contribue à l’amélioration globale de 3,7 points de pourcentage de la région par rapport aux scrutins précédents.
Avec 30,4 %, la région Europe a enregistré la deuxième plus forte proportion de femmes élues en 2021. L’augmentation de 4,2 points de pourcentage représente la plus forte amélioration de toutes les régions.
En Afrique subsaharienne, 29,2 % des députés élus ou désignés étaient des femmes, soit une amélioration de 3 points de pourcentage par rapport aux scrutins précédents.
En Asie, la part des femmes a augmenté de 0,8 %. Au total, 21,1 % des députés élus ou désignés en 2021 étaient des femmes. Cette proportion s’est à peine améliorée ces dernières années, n’augmentant que de 0,3 point de pourcentage par rapport à 2020 pour atteindre 20,7 % des députés dans l’ensemble.
La région MENA est l’une des deux régions où les pays organisant des élections ont reculé en 2021. 18,6 % des députés élus ou désignés étaient des femmes dans les cinq pays qui ont connu un renouvellement parlementaire, soit une baisse de 3,7 points de pourcentage par rapport aux 22,4 % précédents.
Avec seulement 16,9 % de sièges parlementaires occupés par des femmes, la région MENA a la plus faible représentation féminine au monde. La représentation des femmes a diminué de 0,9 point de pourcentage par rapport à l’année précédente.
Dans la dernière région, le Pacifique, aucun des trois pays ayant organisé des élections en 2021 n’a connu d’amélioration de la part des femmes élues au Parlement. Au total, 5,4 % des députés élus dans la région étaient des femmes, soit une baisse de 2,3 points de pourcentage par rapport aux élections précédentes dans ces pays. Le pourcentage global de femmes parlementaires dans la région est maintenant de 20,9 pour cent, principalement grâce aux progrès réalisés ces dernières années en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Ce message a été partagé par l’UIP.