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Au cours des derniers mois, deux séminaires sur la cristallographie ont été organisés par l’Association cristallographique africaine, en Gambie et en République de Guinée.
Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, environ 15 millions de personnes sont mortes au cours des deux premières années de la pandémie de COVID-19. Cette menace de pandémie a non seulement déclenché une déclaration urgente de santé publique de portée internationale, mais elle a également mis en péril l’économie mondiale. La science, bien sûr, détient la clé pour contrer cette pandémie, mais notre incapacité à « voir » l’agent responsable suscite la peur et, chez certains, l’incrédulité, tout en limitant les stratégies qui peuvent être appliquées.
La cristallographie joue bien sûr un rôle unique dans la résolution de cette crise, car elle peut déterminer les structures des molécules à l’échelle atomique et parfois à une vitesse stupéfiante. Consciente de l’opportunité de communiquer à l’ensemble de la communauté scientifique africaine les possibilités de recherche offertes par la cristallographie, ainsi que la valeur de l’information cristallographique, l’Association africaine de cristallographie (AfCA) a commencé à organiser des événements éducatifs sur la cristallographie afin de promouvoir cette science sur le continent.
L’objectif de cette initiative est d’apporter l’éducation et la formation à la cristallographie dans certains pays africains où cette discipline fondamentale fait encore défaut. Au cours des cinq derniers mois, deux séminaires de cristallographie ont été organisés dans deux pays africains différents, à savoir la Gambie et la République de Guinée.
1er séminaire de cristallographie à l’université de Gambie
Le premier séminaire sur la cristallographie en Gambie a été organisé en collaboration avec l’Association des étudiants en sciences de l’Université de Gambie (UTG-SSA) le 1er juin 2022 au laboratoire numérique de l’AUF sur le campus de Brikama. Ce tout premier séminaire sur la cristallographie avait pour but d’apporter une éducation et une formation en sciences structurales aux participants, en particulier à ceux qui étudient la chimie et la biologie et qui n’ont pas accès à des cours de cristallographie dans leur établissement.
Le séminaire était axé sur l’application de la cristallographie dans les cours de sciences naturelles, à savoir la chimie, la biologie, la physique et les mathématiques. Trente-cinq étudiants des différents départements de la division des sciences physiques et naturelles y ont assisté pour écouter et apprendre des conférenciers sur cette discipline scientifique intéressante. Delia Haynes, présidente en exercice de l’AfCA, a ouvert le séminaire en ligne avec une brève présentation de l’association, et Marielle Agbahoungbata, l’une des représentantes régionales de l’AfCA, a dit quelques mots en ligne concernant l’avancement de la discipline dans la région.
Mamoudou Diallo, présent sur place, a dirigé le reste du séminaire. Le matin, il a surtout été question de biologie structurale. Mamoudou a donné une conférence intitulée « Le rôle de la cristallographie dans la lutte contre le Covid-19 ».
2ème séminaire à l’Institut Supérieur des Mines et de la Géologie en Guinée
Quant au deuxième séminaire en République de Guinée, il s’est tenu à l’Institut Supérieur des Mines et de la Géologie de Boké le 9 août 2022. Cet Institut Supérieur des Mines et Géologie est l’une des institutions guinéennes d’enseignement supérieur située dans la région de Boké au nord-ouest de la Guinée. Créé en 1962 comme Faculté des Géo-Mines au sein de l’Institut Polytechnique de Conakry, il a été érigé en Institut en 1991, avec pour mission principale de former les étudiants aux différents métiers des géosciences et de l’environnement.
A cette occasion, l’AfCA a été invitée par le Directeur Général de l’Institut à organiser le séminaire sur la cristallographie. Le Vice-président de l’AfCA, Patrice Kenfack Tsobnang, participant en ligne, a ouvert le séminaire en présentant la vision, les objectifs et les actions de l’AfCA. Il a ensuite laissé la parole à Mamoudou Diallo pour une présentation approfondie.
Contrairement au séminaire en Gambie, en Guinée les participants (en particulier les étudiants en master et le personnel enseignant de l’institut) avaient de l’expérience en cristallographie géométrique. Le séminaire a donc été beaucoup plus engageant en termes d’échanges, de discussions et de séances de questions-réponses. Cette séance de questions-réponses a duré environ une heure avant la pause café.
Revitalisation de l’enseignement de la cristallographie
Après la pause, la discussion s’est concentrée sur certains des problèmes académiques auxquels ils sont confrontés, en particulier la revitalisation de l’enseignement de la cristallographie à l’institut, qui est presque au point mort. En effet, la plupart des experts ont pris leur retraite et il n’y a pas de nouveaux enseignants dans ce domaine. En outre, ils ont exprimé le besoin d’équiper leur institut d’un nouveau diffractomètre à poudre pour faciliter leurs activités de recherche et d’enseignement.
L’ambition exprimée par les participants à l’issue du séminaire est qu’ils sont prêts à s’associer à d’autres membres de l’institution nationale pour créer l’Association cristallographique guinéenne, ce qui leur permettra – avec l’acquisition des nouveaux équipements – de faire de l’institut un pôle de développement de la cristallographie dans la sous-région.
L’UICR a d’abord partagé cet article.