Une équipe de chercheurs dirigée par Yajing Liu, de l’université McGill, a lancé une étude sur la distribution et la structure des 1 242 séismes enregistrés dans Charlevoix, entre 1988 et 2010.
Charlevoix est la région la plus active sur le plan sismologique dans l’est du Canada. Selon Séismes Canada, un tremblement de terre s’y produit en moyenne tous les jours et demi. Heureusement, la plupart d’entre eux sont imperceptibles en raison de leur faible magnitude.
Cette zone reste un mystère pour les sismologues comme Yajing Liu, professeur au département des sciences de la Terre et des planètes de l’université McGill et chercheuse au Centre de recherche sur la dynamique du système terrestre (GEOTOP).
Charlevoix et plusieurs séismes
Charlevoix n’est pas situé sur une limite de plaque tectonique majeure, comme c’est le cas dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Et pourtant, la région a connu plusieurs séismes de magnitude 6, dont le dernier remonte à 1988.
C’est pourquoi Y. Liu étudie la distribution et la structure des 1 242 séismes enregistrés par les sept sismographes de Charlevoix de 1988 à 2010 pour tenter de comprendre le processus sismique et les structures géologiques en jeu.
Séismes dans la zone météorique
Y. Liu et ses collaborateurs ont examiné de près le cratère d’impact de météorite qui a formé la région il y a environ 350 millions d’années. L’une des hypothèses est que l’impact a affaibli ou même fracturé la croûte terrestre à cet endroit, ce qui en a fait une zone sismique plus active.
L’équipe a identifié dix fois plus de tremblements de terre à l’intérieur de cette zone de cratère météoritique qu’à l’extérieur. Ceux-ci forment un nuage diffus et sont d’une magnitude plus faible que les séismes qui se produisent à l’extérieur du cratère. Néanmoins, les spécialistes restent à l’affût d’événements plus importants.
Séismes terrestres et offshore
La sismologue estime qu’il serait utile d’intégrer les caractéristiques qui différencient les tremblements de terre qui se produisent à l’intérieur et à l’extérieur du cratère dans les cartes des risques sismiques. Cela permettrait aux ingénieurs de mieux planifier la construction et la rénovation des bâtiments.
Tout en poursuivant ses analyses dans la région de Charlevoix, Y. Liu prévoit de déployer des sismographes au fond du fleuve Saint-Laurent afin d’obtenir une meilleure couverture des secousses terrestres et maritimes. Et comme ces instruments enregistrent les ondes sonores, la chercheuse aimerait partager ses données avec les biologistes qui veulent mieux suivre les migrations des baleines !
Ce billet a été initialement partagé par les Fonds de Recherche du Québec.